Plan d’urgence pour l’Afrique
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Telle les vagues d’un tsunami, la crise économique américaine touche les rivages de l’Afrique, après avoir déferlé sur les autres continents. Conscient du danger, le président de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka, a d’abord répondu au cas par cas avant de lancer, le 4 mars, un vaste plan anticrise.
Sortant de son rôle « classique » (financement de projets et programmes à long terme), il a obtenu le feu vert de son conseil d’administration, qui représente les 77 actionnaires de la Banque (53 États africains et 24 non africains), pour venir au secours des pays qui risquent d’être fragilisés par la crise, mais aussi des projets du secteur privé abandonnés par les banques commerciales internationales. C’est le cas du port de Doraleh (Djibouti), qui jouera un rôle déterminant dans la desserte maritime des pays enclavés de l’Afrique de l’Est : son promoteur privé a reçu un prêt d’urgence de 80 millions de dollars. C’est aussi le cas de l’entreprise turque qui construit actuellement un grand aéroport en Tunisie : elle a reçu, le 27 février, un prêt de 70 millions d’euros remboursable sur vingt ans. Et ces exemples devraient se multiplier, si l’on en croit Hela Cheikhrouhou, chef de division « infrastructure et partenariat public-privé » de la BAD. Plus largement, le plan du 4 mars vise à répondre aux besoins des pays africains. Il comprend une facilité de « liquidité d’urgence » à hauteur de 1,5 milliard de dollars et un soutien financier pour le commerce extérieur de 1 milliard de dollars. S’y ajoutent l’appui budgétaire sectoriel pour l’achat, par exemple, de semences agricoles, l’accélération de la réalisation des projets prioritaires et, dernière nouveauté, la garantie « BAD » pour les prêts fournis par d’autres bailleurs de fonds.
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