Courrier des lecteurs
À la face du monde
– Envoyons nos chaussures à la face du monde
Avec ce même geste et cette même éloquence
Le verbe raffiné d’une chaussure sur le nez
Pour crier : « Assez ! Assez ! »
Et ce geste qui part, plus beau qu’un long discours
Ce geste qui n’en finit pas de nous émerveiller
Qu’on reverrait mille fois sans jamais dire « Assez ! »
Plus fort qu’une chanson et qu’un rêve éveillé
Plus doux qu’une poésie, merci, merci
Envoyons nos chaussures pour préserver nos rêves
Un peu de notre moi
Nous perdrons nos chaussures pour retrouver notre âme
La fierté d’être soi
Qui n’a dans son cœur caché une chaussure à lancer ?
Hamza Aïda, Tunis, Tunisie
Adieu René
– Je viens d’apprendre le décès de René Guyonnet, journaliste à Jeune Afrique. Je le savais malade, mais la nouvelle de sa disparition a été un choc pour moi. On a dû se parler une bonne centaine de fois et au fil des années, il était devenu « mon » contact privilégié à Jeune Afrique, toujours à l’écoute des sujets de santé publique pour lesquelles nous échangions avec franchise. J’ai vraiment apprécié la rigueur de ce journaliste hors pair et sa disponibilité permanente. Je sais que malgré sa grande modestie René défendait sans relâche les dossiers de santé publique que je lui présentais auprès de la rédaction et, lorsque la rédaction ne pouvait donner suite, il lui arrivait régulièrement de me rappeler pour s’en excuser. René était plus qu’un allié, il était devenu au fil des années un interlocuteur de choix qui m’a fait aimer mon métier de « passeur de nouvelles ». Adieu René.
Michel Aublanc, France
Gardien de la « Porte du non-retour »
– C’est avec beaucoup d’émotion, de peine aussi, que je viens de lire que Boubacar Joseph N’Diaye est décédé le 6 février. J’ai eu la chance voilà bien des années de le rencontrer. Je reste encore marquée par cet homme intègre, intelligent et terriblement humain.
Grâce à ce grand homme, le monde entier ne pouvait plus ignorer ce qui s’était passé à Gorée, la « Porte du non-retour ». J’espère que la France lui rendra hommage en donnant son nom à une avenue de Paris et en lui érigeant une stèle, juste pour que les Français se souviennent, aussi, des milliers de « tirailleurs sénégalais » morts pour la France. Et de cet homme qui, toute sa vie, s’est battu contre l’oubli, pour la sauvegarde de « la Maison des esclaves ».
Danie Arneau Kasongo, Bordeaux, France
Sans ordinateur…
– N’oubliez pas ceux qui ne sont pas équipés d’ordinateurs et autres outils de la modernité.
Indiquer une expo, c’est formidable. Donner un site, c’est très bien, mais celui qui n’a pas accès à un ordinateur aimerait bien avoir l’adresse du musée ! (Comme avant quand on n’avait que du papier…) et un numéro de téléphone en plus serait le bienvenu !
J’ai remarqué que les théâtres (enfin, certains théâtres) se mettaient aussi à éditer des affiches sans mentionner leurs adresses ! N’oublions pas que la vie existe en dehors de l’écran d’ordinateur.
Danielle Baudoin, Paris, France
Fan de BBY
– Je suis malien et l’un des fans de Béchir Ben Yahmed. Le message du jeune Congolais installé au Burundi cité dans « Ce que je crois » du J.A. n° 2511 m’a ému. J’aimerais moi aussi remercier BBY. J’ai découvert Jeune Afrique il y a plus de vingt ans. Et depuis, je n’ai jamais raté un numéro. Même lorsque je n’ai pas d’argent, j’ai toujours acheté Jeune Afrique pour pouvoir lire la rubrique « Ce que je crois ». Merci à J.A. d’être toujours à nos côtés.
Abdoul Aziz Maiga, Mali
Ni hutu ni tutsi
– Dans la rubrique « Humour saillies et sagesse » du J.A. n° 2495, le proverbe « Les lois sont plus lourdes que les pierres » est désigné comme un proverbe « hutu du Burundi ». Quelle erreur ! Ce proverbe existe aussi en kinyarwanda (langue du Rwanda). Il n’existe d’ailleurs pas de proverbe hutu ni de proverbe tutsi ! Il existe tout simplement des proverbes kirundi. Ils remontent à la nuit des temps et proviennent de la sagesse populaire, si bien qu’il n’est pas facile d’en déterminer l’auteur…
Ruzigana Innocent, Butare, Rwanda
Vive la jeunesse d’Afrique
– Alors que tous les pays des autres continents se sont unis ou s’unissent (comme en Asie), les pays africains végètent et siègent dans une léthargie qui semble incurable. Vivement que la jeunesse africaine se libère de ce vil héritage et jette les bases d’une véritable fraternité source d’une solidarité effective, car, avant d’être congolais, mozambicain, malgache, marocain, éthiopien, tunisien, ivoirien, togolais, ghanéen… nous sommes africains. La pauvreté n’est pas une fatalité et il n’y a pas de croissance ni de développement sans sacrifices. Toute une génération doit se sacrifier si nous voulons réellement une véritable union et un développement certain.
Lagrange Agnankpe Sinmenou, Cotonou, Bénin
Obama et les Arabes…
– Les Arabes comptent beaucoup sur Barack Obama, le nouveau patron de la Maison Blanche. Arabes, ne soyez pas, comme à l’accoutumée, très romantiques et ne faites pas dans la sensiblerie. Obama n’oubliera jamais qu’il est d’origine africaine et que les Arabes dans le continent africain étaient de bons commerçants, de bons négociants, certes, mais aussi des commerçants-marchands d’esclaves ! Donc, il ne faut pas croire que Barack Obama prendra les Arabes et leurs causes dans son cœur.
Rami Kelibi, Aïn Zaghoan, Tunisie
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