Ecobank a presque réussi son pari
Contre toute attente, le groupe bancaire panafricain a levé plus de 500 millions de dollars sur les Bourses africaines. En pleine crise financière mondiale.
« Je ne renonce jamais », a répondu Arnold Ekpe, directeur général d’Ecobank, à un banquier britannique qui lui faisait remarquer en septembre dernier que la période ne se prêtait guère à l’investissement. Le 25 août 2008, le groupe bancaire africain avait lancé une opération boursière inédite en Afrique, proposant des actions simultanément sur les trois marchés boursiers d’Abidjan (Côte d’Ivoire), Accra (Ghana) et Lagos (Nigeria). Objectif annoncé : lever 2,5 milliards de dollars pour augmenter le capital en sollicitant en priorité les actionnaires africains, dans le but de doter le groupe de nouveaux moyens de développement. Ecobank est présent dans 26 pays d’Afrique subsaharienne, où il emploie plus de 10 000 personnes, du Sénégal au Kenya et du Togo au Malawi, et vise à être implanté dans 8 autres à terme.
140 000 actionnaires
L’opération, qui devait être close au début d’octobre, a pris plus de temps que prévu pour cause de crise financière internationale. Ecobank a tenu bon et vient d’annoncer le résultat officiellement le 20 février : le groupe a finalement réuni 550,8 millions de dollars sur les trois places boursières. « Compte tenu des circonstances, c’est un résultat plus qu’honorable », commente Gabriel Fal, de la société d’intermédiation boursière CGF Bourse, rappelant que, sur la période, la capitalisation du Lagos Stock Exchange s’est effondrée de 60 % (à la fin de janvier), passant de 89 milliards de dollars à 36 milliards.
Les financiers d’Ecobank considèrent d’ailleurs que l’objectif des 2,5 milliards de dollars n’est que partie remise. Partant du principe que les investisseurs internationaux n’ont pas pu souscrire, le groupe se réserve la possibilité de les solliciter plus tard à travers des Global Depository Receipt (GDR), lorsque les Bourses d’Abidjan, Accra et Lagos seront en mesure d’en émettre sur les places boursières internationales. En attendant, le groupe bancaire panafricain se réjouit d’avoir joué avec succès la carte du capitalisme africain. Le nombre d’actionnaires a été multiplié par 14 pour atteindre aujourd’hui 140 000. Ecobank refuse pour le moment d’entrer dans le détail et de donner une indication sur la position de Renaissance Capital. La banque d’investissements russe était jusqu’à présent son premier actionnaire, avec 18,6 % du capital.
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