Erdogan contre Dogan

Publié le 3 mars 2009 Lecture : 1 minute.

C’est désormais la guerre totale entre le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan et son presque homonyme Aydin Dogan, patron du plus grand groupe de médias de Turquie (7 quotidiens, 28 magazines, 3 chaînes TV), qui possède par ailleurs de gros intérêts dans le secteur de l’énergie. Le 18 février, la Direction des impôts a condamné Dogan Media Group à une vertigineuse amende – 500 millions de dollars – pour fraude fiscale. Ce que l’intéressé conteste.

Après l’arrivée de l’AKP au pouvoir, en 2002, tout n’avait pourtant pas si mal commencé entre les deux hommes, Dogan n’étant pas opposé à l’orientation proeuropéenne, très favorable au business, de la diplomatie turque. Mais le patron de presse a tout gâché en laissant ses journaux se faire complaisamment l’écho des lourdes condamnations pour malversations infligées par la justice allemande, en septembre 2008, à des responsables de Deniz Feneri (« Le Phare »), une association caritative liée à l’AKP. Et des vaines tentatives du gouvernement turc pour étouffer le scandale.

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Grosse colère d’Erdogan, qui a aussitôt appelé au boycott des journaux du groupe. Comme par hasard, les contrôles fiscaux visant ce dernier se sont alors multipliés. Jusqu’à la sanction, qui n’est peut-être qu’un prélude puisque des poursuites pénales ne sont pas exclues.

Bien sûr, le tycoon hurle à la persécution, dénonce une tentative de mise au pas des médias et compare Erdogan à Vladimir Poutine, son alter ego russe. C’est assurément très exagéré, mais il est vrai qu’à l’approche des municipales (le 29 mars), le gouvernement a tout intérêt à faire taire quelques voix discordantes…

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