Roland Dumas

Ancien chef de la diplomatie française, avocat au barreau de Paris

Publié le 3 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Comment et pourquoi en êtes-vous arrivé à défendre les intérêts de la famille de Katoucha ?

Roland Dumas : C’est Abdou Diouf, l’ancien président sénégalais, qui m’a appelé pour me dire que le père de Katoucha cherchait un avocat. Depuis la découverte du corps, il reste de nombreuses questions sans réponses. Nous avons demandé des explications supplémentaires au juge.

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Quelles sont ces questions qui, en mars 2008, vous ont conduit à porter plainte pour meurtre ?

Déjà, les circonstances de l’arrivée de Katoucha sur la péniche La Petite Vitesse méritent des explications supplémentaires. L’ami qui l’a ramenée du restaurant [Juan Navarro, importateur de tissus de luxe, NDLR] l’a laissée au pied de la passerelle, alors qu’elle n’était visiblement pas à 100 % de ses capacités, de nombreux témoins l’ayant vue s’alcooliser au restaurant. Il y a eu là une personne laissée en danger, d’autant qu’elle ne savait pas nager. La présence du sac à main sur le pont de la péniche et les circonstances de sa remise aux autorités par Dorian, le fils de Laurent-Victor Cotte, sont mystérieuses. Celui-ci n’a pas averti son père, qui, à l’en croire, se trouvait à Biarritz le soir de la disparition. Nous voudrions faire entendre le père et le fils pour qu’ils s’expliquent plus en détail.

Le couple, qui avait de fréquentes scènes conjugales et dont la séparation était consacrée, était par ailleurs en affaires dans un restaurant, le Montecristo, à Dakar. À la fin de décembre 2007, un de leurs associés, Pierre Demettre, aurait menacé Katoucha. Il faudrait faire l’inventaire du montage de cette société, examiner les causes de la séparation entre Katoucha et Laurent-Victor Cotte et leurs conséquences financières. [Nous avons cherché à joindre M. Cotte. Ce dernier n’a pas répondu à nos sollicitations, NDLR.]

Au fond, quelle est votre conviction ?

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Tout cela reste très mystérieux. On ne peut pas écarter totalement l’hypothèse criminelle. Cela peut même être un crime de clochard. Mais, en attendant, il faut passer au crible l’ensemble des relations de Katoucha, en France comme au Sénégal.

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