Kadhafi s’en mêle
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Président en exercice de l’Union africaine (UA) depuis le 3 février, Mouammar Kadhafi entend profiter de ses nouvelles fonctions pour guider les Mauritaniens vers la réconciliation. La communauté internationale lui a même donné sa bénédiction : réuni à Paris le 20 février, le « groupe de contact sur la Mauritanie » (qui compte, entre autres, l’ONU et l’Union européenne) a appelé à un « dialogue politique national inclusif sous les auspices du président de l’UA ». Après avoir envoyé un médiateur à Nouakchott, mi-février, qui a rencontré Mohamed Ould Abdelaziz, le chef de la junte, et Sidi Ould Cheikh Abdallahi, le président renversé, le « Guide » a donc pris les choses en main. Le 25 février, il a accueilli Ould Abdelaziz à Tripoli, qui faisait là, après un déplacement à Doha en janvier, son deuxième voyage à l’étranger depuis le coup d’État du 6 août 2008. Le lendemain, il devait recevoir Ahmed Ould Daddah, leader du Rassemblement des forces démocratiques (RFD), qui, pour sortir de la crise, a proposé la tenue d’une élection présidentielle anticipée à condition que les militaires en fonctions au 6 août ne puissent se porter candidats.
Officiellement, les partisans de « Sidi » caressent l’espoir que la médiation de Kadhafi réussisse, tout en prévenant qu’ils ne céderont pas sur l’exigence du retour dans ses fonctions du président renversé. Mais, en coulisses, l’incrédulité domine : « Demander à un non-démocrate de résoudre les problèmes de la démocratie, c’est un recul », regrette l’un d’entre eux, sous le couvert de l’anonymat. Leur crainte : que la solution du « Guide » ne favorise les militaires, qui, en janvier, ont donné pleine satisfaction à la Libye en gelant leurs relations avec l’État hébreu. La junte, elle, ne s’est pas prononcée. Mais comme le départ précipité d’« Aziz » pour Tripoli, l’accueil à Nouakchott, le 23 février, du chef de protocole de Kadhafi, qui envisage de célébrer le Mouled, le 9 mars, en Mauritanie, est un autre motif de satisfaction.
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