La volte-face d’Olmert
Le Premier ministre sortant de l’État hébreu limoge son négociateur en Égypte, avant de se raviser.
Publié le 3 mars 2009 Lecture : 1 minute.
Quelques jours avant de céder son fauteuil de Premier ministre au faucon Benyamin Netanyahou, Ehoud Olmert, sous le coup de poursuites judiciaires pour des affaires de corruption, a failli définitivement rater sa sortie. Le 23 février, il a décidé de remplacer Amos Gilad, négociateur de l’État hébreu au Caire et principal interlocuteur du médiateur égyptien, le général Omar Souleimane. Olmert reprochait à son conseiller politique de l’avoir accusé, dans une interview au quotidien Maariv, de torpiller toute chance d’accord avec le Hamas en imposant, à la dernière minute, une nouvelle condition à la trêve : la libération du soldat Gilad Shalit, prisonnier du Hamas depuis juin 2006, une affaire faisant l’objet de pourparlers séparés, exclusivement liés à un échange de détenus. Gilad a reproché à son patron d’avoir brandi cette nouvelle exigence alors que le médiateur égyptien venait d’arracher au Hamas son accord pour une trêve de dix-huit mois contre une levée partielle du blocus qui frappe Gaza. En agissant de la sorte, Olmert compromettait l’espoir d’un accord avec le Hamas avec, à la clé, l’humiliation pour le médiateur égyptien, seul allié d’Israël dans le monde arabe.
Finalement, Amos Gilad, qui, dans un premier temps, avait refusé de faire amende honorable, a demandé une audience à Ehoud Olmert, qui a accepté de le recevoir le 26 février, à Jérusalem. À l’issue de leur tête-à-tête, qui a duré une demi-heure, Amos Gilad a remis à Ehoud Olmert une lettre d’excuse dans laquelle il reconnaît qu’il n’aurait pas dû le critiquer publiquement. Le Premier ministre sortant, considérant sans doute qu’il était difficile de poursuivre les pourparlers sans l’expérimenté Amos Gilad, décide alors de faire machine arrière et de rétablir aussitôt celui-ci dans ses fonctions de négociateur d’Israël en Égypte
