« Aller vite aux élections »

Les milieux d’affaires ivoiriens demandent à la classe politique de prendre ses responsabilités.

Publié le 2 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

« Ce gouvernement hétéroclite représente une force qui pénalise l’ensemble des secteurs d’activité », explique Jean-Louis Billon, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire (CCI). Et le président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), Jean Kacou Diagou, de poursuivre : « Nos préoccupations sont reléguées loin derrière par la sphère politique. Les efforts consentis par les entreprises et les citoyens pour maintenir l’économie debout ne sont pas appréciés à leur juste valeur. Nous demandons un calendrier de sortie de crise, en 2009, clair, précis et respecté par tous les acteurs, sans hypocrisie, conduisant à des élections justes, transparentes et crédibles. » Enjeux : le retour de la bonne gouvernance, la reprise de la collaboration avec les bailleurs de fonds, l’annulation de l’énorme dette ivoirienne et l’afflux des investisseurs privés.

Les opérateurs économiques attendent aussi les dédommagements promis après les émeutes de novembre 2004, le paiement de la dette intérieure et la levée des obstacles au business. Pour les marchés publics, ils se plaignent de devoir verser 10 % de pots-de-vin alors que la fiscalité est en hausse. En raison de l’insécurité juridique, le coût des prêts est majoré de 4 à 5 points. Le marché est profondément désorganisé et miné par les entraves à l’économie (racket, corruption, fraude, essor de l’informel, contrebande, contrefaçon…).

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Fermeture d’entreprises

Cette situation entraîne des surcoûts et des mesures d’adaptation – chômage technique, licenciements, restructurations – dans un climat de crise économique mondiale et de remous sociaux qui ont conduit à la révision de la prime de transport et à l’ouverture de négociations sur la revalorisation du salaire minimum.

Près de la moitié des emplois formels ont déjà été détruits en Côte d’Ivoire et près de 50 % des entreprises ont disparu depuis le début de la crise. Dans le nord du pays, les activités tournent au ralenti. Les opérateurs dénoncent le harcèlement fiscal qu’ils subissent de la part d’une administration qui fait son retour. Ils demandent donc le statut de « zone franche ». L’absence de visibilité sur la sortie de crise pourrait miner le timide retour de la croissance (+ 2,9 % en 2008). Et ruiner les espoirs du patronat qui prépare actuellement un ambitieux plan de développement de l’économie, dénommé « Côte d’Ivoire 2040 ».

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