L’impossible pacte de confiance
Blaise Compaoré, le facilitateur, refuse de se focaliser sur une date. Tout en maintenant son objectif premier : des élections propres.
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Le 4 mars, les accords de Ouagadougou sur la Côte d’Ivoire auront deux ans. Deux ans de tractations, promesses, trahisons et rebondissements. Même si à Marcoussis, en France, ou à Pretoria, en Afrique du Sud, des avancées avaient été enregistrées, Blaise Compaoré peut se targuer d’être le parrain du seul accord qui a réellement porté ses fruits. Celui qui, il n’y a pas si longtemps encore, passait pour un fauteur de troubles en Côte d’Ivoire est aujourd’hui l’homme de la paix. Mais sa victoire ne sera complète qu’après la tenue d’élections incontestables. Le chef de l’État burkinabè met donc toute son énergie à maintenir le processus sur les rails.
Contrairement aux Français, il n’insiste pas pour qu’une date soit rendue publique rapidement. Un nouveau report le mettrait dans l’embarras. Il préfère donc un programme plus souple laissant la place à des ajustements nécessaires en cours de route. Il y a déjà eu trois textes complémentaires à l’accord initial, il n’est pas exclu d’en ajouter d’autres si besoin.
L’avantage du président Compaoré est sa très bonne connaissance, parfois à titre personnel et depuis de longues années, de la plupart des protagonistes. Pour reprendre l’expression en vogue à Abidjan, il ne se laisse pas « rouler dans la farine ».
Le Burkina ne semble pas s’inquiéter outre mesure des problèmes liés à la démobilisation, qui a pourtant pris beaucoup de retard. « Soro tient ses hommes, il est quand même depuis plus de six ans à la tête d’une rébellion qui n’a pas connu de scission. Tout n’est pas simple, il faut du tact, mais il ne s’en sort pas si mal », indique-t-on à Ouagadougou.
Vu du Burkina, Bédié apparaît comme le seul à militer avec ferveur pour un scrutin rapide. En revanche, indique un proche du dossier, « on sent toujours dans le camp Gbagbo une certaine réticence à aller aux élections. Qui plus est, il n’y a toujours aucune confiance entre les protagonistes ». « Le problème, c’est que l’an dernier le chef de l’État ivoirien était relativement confiant dans le verdict des urnes, maintenant il l’est moins et pourrait avoir tendance à faire traîner à nouveau », poursuit cette source.
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