Dix contre un
Ils avaient jusqu’au 23 février à minuit, soit quinze jours après la convocation du corps électoral, pour déposer un dossier de candidature à l’élection présidentielle du 9 avril auprès de Boualem Bessaieh, président du Conseil constitutionnel. Finalement, ils sont onze à l’avoir fait. Un résultat paradoxal pour un scrutin jugé par certains joué d’avance. Parmi eux, bien sûr, Abdelaziz Bouteflika, qui brigue un troisième mandat de cinq ans…
Le Conseil constitutionnel dispose désormais de dix jours, jusqu’au 6 mars, pour étudier la conformité des dossiers et arrêter la liste définitive des candidats. Dans le passé, il lui est arrivé de rejeter une candidature en raison du nombre insuffisant de ses parrainages. Il faut en effet disposer du soutien, soit de 75 000 citoyens représentant au moins 38 wilayas, soit de 600 élus.
En avril 2004, Moussa Touati, président du Front national algérien (FNA, 19 députés à l’Assemblée), avait ainsi été écarté. Chat échaudé craignant l’eau froide, il a cette fois obtenu les parrainages de plus de 90 000 électeurs et de 900 élus, tous membres de son parti.
Louisa Hanoune, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (26 députés), a pour sa part obtenu le parrainage de quelque 140 000 citoyens et de près d’un millier d’élus. Pour s’assurer de la conformité de son dossier, elle l’avait confié à un groupe de juristes, qui ont écarté au moins 4 000 signatures susceptibles d’être rejetées par le Conseil.
Mais le dossier de candidature le plus impressionnant reste – ce qui est tout sauf une surprise – celui d’Abdelaziz Bouteflika : plus de 4 millions de parrainages ! Soit plus de 20 % du corps électoral (avant la publication des chiffres de la dernière mise à jour).
L’Alliance présidentielle, qui regroupe les trois principales forces politiques du pays (les nationalistes du FLN et du RND, plus les islamistes du MSP ex-Hamas), ainsi que les huit associations les plus influentes de la société civile, syndicats et patronat compris, ont manifestement redoublé d’efforts pour servir le Malam, le Boss.
Mais ce succès est à double tranchant. D’une part, il annonce une très large victoire de Bouteflika. De l’autre, il pourrait laisser croire que la participation au vote sera forte, ce qui n’est pas encore acquis.
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