Sotigui Kouyaté, l’acteur-griot
Le Burkinabè a remporté le prix du meilleur acteur à Berlin pour son rôle dans London River de Rachid Bouchareb. Un Ours d’argent qui vient récompenser un immense talent.
« Toute organisation qui permet aux peuples de se rencontrer fait du bien au monde aujourd’hui » : c’est en ces termes que l’acteur Sotigui Kouyaté – qui se dit guinéen d’origine, malien de naissance et burkinabè d’adoption – a remercié, le 14 février, les organisateurs du festival de Berlin. À 72 ans, il venait de recevoir le prix d’interprétation masculine pour son rôle dans le film London River, signé par le réalisateur d’Indigènes, Rachid Bouchareb.
Cet Ours d’argent n’est qu’une confirmation de ce que l’on savait déjà : Sotigui Kouyaté est un grand, un très grand acteur. Griot en pays mandingue, capitaine de l’équipe de football du Burkina Faso, Kouyaté a débarqué sur les planches en 1966 pour jouer une pièce montée par son ami Boubacar Dicko. Depuis trente-trois ans, il navigue de succès en succès, au théâtre comme au cinéma, sans jamais renoncer à son exigence de qualité.
Fidèle au metteur en scène britannique Peter Brook, on l’a vu dans l’adaptation du Mahabharata, l’un des textes majeurs de l’hindouisme, mais aussi dans La Tempête et Hamlet, de Shakespeare, Le Costume, du Sud-Africain Can Themba, Antigone de Sophocle et, en 2004, dans Tierno Bokar, adapté du roman d’Amadou Hampâté Bâ. Au cinéma, il a joué dans Black Mic Mac (Thomas Gilou), La Genèse (Cheick Oumar Sissoko), Little Senegal (Rachid Bouchareb), Dirty Pretty Things (Stephen Frears), entre autres. Il a en outre fondé une compagnie, le Mandeka Théâtre, à Bamako (Mali), et ouvert avec ses enfants le centre culturel Djéliya à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso). Cependant, modeste, il continue de se définir comme un simple griot, porteur et promoteur de sa culture.
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