Le temps de la ferveur

Publié le 25 février 2009 Lecture : 1 minute.

Imaginez un festival de cinéma qui couvre tout un continent et qui n’a, en tout et pour tout, que deux lieux de projection, qui plus est à ciel ouvert ! Lors des premières éditions du Fespaco, nous devions attendre la tombée de la nuit pour visionner les films au Ciné Oubri ou au Ciné Riale. En attendant, que faisions-nous ? Groupés autour de la piscine de l’hôtel Indépendance, Q.G. historique du festival, nous débattions avec les doyens, le Sénégalais Sembène Ousmane et le Tunisien Tahar Cheriaa, de l’avenir des cinémas africains.

C’est au Fespaco de 1973 que je dois mon plus grand choc cinématographique. Lors de cette deuxième édition dotée d’un jury (le palmarès couronné par le fameux Étalon de Yennenga ne fut créé qu’en 1972 ; les Fespaco de 1969 et 1970 ayant été non compétitifs) était présenté le premier long-métrage burkinabè, Le Sang des parias, de Mamadou Djim Kola. Il n’y avait pas encore de télévision nationale, et les spectateurs allaient voir pour la première fois de leur vie des acteurs jouant dans la principale langue du pays, le moré.

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L’émotion et la ferveur qui se dégagèrent de la salle, où l’écran n’était plus réservé aux images venues d’ailleurs, me bouleversent encore aujourd’hui. Ce soir-là, sous un ciel étoilé peuplé assurément de divinités bienfaisantes, j’ai senti de façon palpable, presque physique, l’absolue nécessité de l’existence de cinémas africains, proposant enfin à travers une création artistique de qualité un miroir indispensable des identités et des cultures des spectateurs concernés…

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