L’audiovisuel africain trouve ses marques

Les chaînes privées montent en puissance en Afrique subsaharienne, suscitant une nouvelle demande de programmes. Un modèle économique se met en place.

Publié le 25 février 2009 Lecture : 2 minutes.

Jusqu’ici dominé par les chaînes publiques nationales, le paysage audiovisuel d’Afrique subsaharienne se transforme rapidement. Au Sénégal, par exemple, la RTS est en concurrence avec RDV, Walf TV, Canal Info, créées entre 2006 et 2008 et 2S, privatisée en 2002. Walf et 2S arrivent en tête des audiences, avec 20,2 % chacune, selon le sondage TNS-Sofres, le premier jamais réalisé dans ce domaine. Face à elles, la RTS doit se contenter de 18 %, quasi à égalité avec RDV. Les études de l’institut français se poursuivent au Cameroun et en Côte d’Ivoire. Elles donneront bientôt l’audience des privées camerounaises, comme Canal 2 et Equinoxe, face à la CRTV publique. Et en Côte d’Ivoire, où la RTI règne encore seule, elles devraient faire apparaître la montée en puissance des panafricaines, comme Africable, créée en 2004 au Mali (4,9 % d’audience au Sénégal), ou encore LC2, du Béninois Christian Lagnidé, et des internationales comme Africa24, TV5, Euronews et autres programmes du bouquet Canalsat Horizons.

« L’avènement de ces chaînes s’accompagne d’une offre de contenus locaux qui devient conséquente », explique Jean-Christophe Ramos, directeur général de Canal Overseas Africa. Son groupe participe d’ailleurs à la mutation en diffusant plusieurs chaînes africaines sur Canalsat, certaines étant également relayées en France, via le réseau Internet du même groupe (Neuf/SFR). « Grâce à ces échanges et aux nouvelles chaînes, le marché africain des programmes commence réellement à exister, ajoute Constant Nemale, fondateur d’Africa24. De véritables sociétés de production ont vu le jour et elles créent de la valeur. » « Les productions africaines sont une garantie de succès, complète Gaidy Ndaw, directeur général de Sonatel Multimédia, en charge des contenus du portail Internet du groupe, dont la vidéo à la demande (VOD). Les téléfilms sénégalais que nous mettons en ligne ou encore les concerts de Youssou N’Dour représentent nos meilleures ventes. »

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Difficile d’obtenir des données économiques plus précises. « Le marché se met en place », commente Rostant Tane, de la jeune société Media Intelligence, au Cameroun. De son côté, Patrick Jucaud, directeur général de Discop, qui organise le premier marché africain des programmes, du 24 au 27 février à Dakar, fait référence à « des investissements publicitaires de 1 milliard d’euros chaque année en Afrique et des centrales d’achat qui cherchent des interlocuteurs fiables pour leur confier leurs campagnes télévisées. » Annonceurs, producteurs, diffuseurs… plus de 200 professionnels réunis à Discop Africa vont y travailler pour la première fois. « Il est grand temps qu’il y ait de vrais vendeurs et de vrais acheteurs », conclut Constant Nemale. 

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