Sahara nucléaire

Djamel Ouahab revient sur les essais menés par la France dans le Sud algérien de 1960 à 1966. Au témoignage de ceux qui vivaient près d’Hamoudia se mêle celui de vétérans français. Comme autant de victimes…

Publié le 24 février 2009 Lecture : 2 minutes.

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Un documentaire sur mesure pour ceux qui ignoraient encore l’existence des essais nucléaires français au Sahara algérien, entamés en 1960 et poursuivis après l’indépendance, jusqu’en 1966… Gerboise bleue, du Franco-Algérien Djamel Ouahab, sorti le 11 février dernier sur les écrans français, porte le nom du premier d’entre eux, lancé le 13 février 1960. Le film sera projeté en avant-première le 24 février à Alger.

Le documentaire s’ouvre avec le premier colloque international organisé sur le sujet à Alger, les 13 et 14 février 2007. À la tribune, plusieurs personnes défilent. Toutes témoignent, en français et en arabe, de ce qu’elles ont vécu il y a plus de quarante ans. Elles vivaient alors près d’Hamoudia et d’In Ekker, dans le Sud algérien, où la France a procédé, six années durant, à dix-sept tirs nucléaires.

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C’est par hasard, en 2002, que Djamel Ouahab, au détour d’une discussion en famille, en a appris l’existence. « Je n’y ai d’abord pas cru, tellement ça me semblait énorme », se souvient-il. Il entame des recherches sur Internet, rassemble les informations et découvre l’existence de l’Association des vétérans des essais nucléaires (Aven), qui se bat afin que le statut de victimes soit reconnu pour les militaires français qui ont participé à ces essais, le plus souvent à leur insu.

Retour au point zéro

Djamel Ouahab filme les premiers entretiens en 2005. Mais il a du mal à retrouver des témoins. Grâce à Michel Verger, de l’Aven, il rencontre Gaston Morizot, un jeune militaire muté à Hamoudia à la fin des années 1950. Il en fait le témoin clé de son documentaire, avec Lucien Parfait, énucléé et défiguré. « Gaston n’avait jamais parlé de ce qu’il a vécu, même pas à sa propre famille, explique Ouahab. C’est terrible, ce sentiment de culpabilité et de honte que traînent les vétérans. » Gaston a été difficile à convaincre. Cette part de son passé est associée à trop de douleur. Et pas seulement physique.

Le documentaire se concentre alors sur son retour au « point zéro », à Reggane, d’où a été lancée Gerboise bleue. Un retour tel un voyage cathartique, que la caméra suit avec le plus de tact possible. « On voit combien Gaston a été ému par l’accueil des Algériens. Même les militaires qui nous escortaient étaient aux petits soins pour lui », raconte le réalisateur.

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