Peut mieux faire

Les statistiques officielles indiquent que le taux de chômage est passé de 30 % à moins de 15 % au cours des dix dernières années. Mais les emplois créés sont moins stables et dépendent encore trop de l’État.

Publié le 24 février 2009 Lecture : 2 minutes.

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Depuis la moitié des années 1980, les gouvernements se sont heurtés à cette plaie qu’est le chômage. La crise s’est accentuée au début des années 1990, lorsque le pays, en situation de quasi-cessation de paiements, a été contraint de signer un accord de rééchelonnement de sa dette extérieure avec le Fonds monétaire international (FMI). Contrôle des dépenses publiques et fermeture de centaines d’entreprises déficitaires : l’ajustement structurel imposé par le FMI s’est soldé par la perte de plus de 500 000 postes de travail et, à la fin des années 1990, le taux de chômage a passé la barre des 30 %.

Les raisons du mauvais classement

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Depuis dix ans, la courbe s’est, certes, nettement inclinée. Toutefois, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et le FMI, le taux de chômage en Algérie demeure l’un des plus élevés de la région Afrique du Nord et Moyen-Orient (Mena) et il reste de 7 points plus élevé que la moyenne régionale.

Pour l’année 2007, le taux de chômage officiel du pays s’élevait à 13,8 %, soit 1,24 million de chômeurs pour 10,51 millions d’actifs. Il aurait été réduit de moitié en cinq ans, passant de 30 % en 2001 à 15,3 % en 2005 et 12,3 % en 2006. Chez les jeunes de moins de 30 ans aussi, qui représentent 70 % des demandeurs d’emploi, le taux aurait sensiblement baissé, de 48 % en 2001 à 31 % en 2005. Une gageure étant donné que la population en âge de travailler augmente chaque année de près de 3,4 %.

Selon des estimations officielles de septembre 2008, l’État a créé plus de 4 millions de postes entre 1997 et 2007. Par ailleurs, dans le cadre du plan quinquennal 2009-2014, le gouvernement table sur la création de 400 000 nouveaux emplois par an, y compris dans le privé. De quoi, a priori, satisfaire la demande des 300 000 jeunes qui arrivent, chaque année, sur le marché du travail…

Des freins avant tout structurels

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Le principal problème reste que, malgré la réduction du nombre de postes de travail dans le secteur public, l’État reste le principal pourvoyeur d’emplois. Par ailleurs, si la baisse du chômage est réelle, les économistes, notamment ceux du FMI, estiment que la plupart des postes créés sont temporaires ou saisonniers et que les différents mécanismes de création d’emplois mis en place par les autorités dans le cadre des programmes d’emploi public aidé (Ansej, contrat pré-emploi, emplois salaires d’initiatives locales) n’assurent pas un emploi durable. Pis, si l’on exclut – comme il conviendrait de le faire – le secteur informel et le travail irrégulier, il faudrait ajouter quelque 5 % de plus au taux de chômage indiqué par les statistiques officielles.

Pour Abdelhak Lamiri, PDG de l’Institut international du management (Insim), docteur en économie, les pouvoirs publics n’ont pas réglé la question du chômage dès lors que les emplois créés ne sont pas des postes à long terme. « L’Algérie doit créer beaucoup plus d’entreprises qu’elle ne le fait actuellement, explique-t-il. À peine 20 000 PME sont créées chaque année, alors qu’il en faudrait au moins 60 000 à 80 000 pour avoir des emplois durables. » Pour résoudre la problématique, Lamiri préconise donc que l’État mise plutôt sur la création d’un tissu de PME-PMI moderne, en encourageant encore davantage le secteur privé.

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