De l’effet des vins italiens sur un ministre déprimé
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On appelle ça noyer sa récession dans l’alcool ! Au moment même où étaient publiés les chiffres catastrophiques de l’économie japonaise – effondrement du PIB (- 12,7 %) et de la production industrielle (- 20,8 %) –, Shoichi Nakagawa, le ministre des Finances, se trouvait à Rome, le 14 février, pour une réunion des grands argentiers du G7. À l’issue de ce conclave, il est apparu au cours d’une conférence de presse la paupière lourde, la voix pâteuse et l’élocution embarrassée, se tournant vers la droite quand l’interpellait un journaliste assis à sa gauche (« où êtes-vous ? ») et menaçant de s’effondrer sur son pupitre pour une sieste salvatrice. Bref, le ministre était ivre mort, ou peu s’en faut.
Devant le tollé suscité dans son pays – toutes les chaînes de télévision ont diffusé en boucle sa navrante exhibition –, Nakagawa a plaidé que, victime d’un gros rhume, il avait sans doute abusé des médicaments, lesquels ne font pas forcément bon ménage avec les robustes vins italiens, mais sans convaincre personne : trois jours plus tard, il a annoncé sa démission. La cote de popularité du gouvernement de Taro Aso étant déjà inférieure à 20 %, on ne sait jusqu’à quels abysses elle est susceptible de plonger.
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