Comme un frémissement
Un vent de réformes souffle sur l’Arabie saoudite : le 14 février, le roi Abdallah a nommé Noura al-Fayez, 52 ans, au poste de vice-ministre de l’Éducation. Une première dans l’histoire de ce pays où sévit une stricte séparation des sexes et où les femmes sont interdites de travailler, de voyager, de conduire une voiture ou d’avoir accès aux services médicaux sans l’autorisation d’un homme de leur famille. La nouvelle ministre, qui a étudié en Arabie saoudite puis aux États-Unis, a fait carrière dans l’enseignement.
Le souverain a également marqué les esprits en limogeant des personnalités politiques ultraconservatrices, dont le chef de la redoutable Commission pour la promotion de la vertu et la prévention du vice, Ibrahim al-Gheith, et le ministre de la Justice, Saleh al-Louhaiden. Ce dernier, accusé par les militants des droits de l’homme de bloquer les réformes voulues par le roi, s’était fait remarquer en septembre 2008 en déclarant qu’il fallait tuer les propriétaires de chaînes satellitaires diffusant des émissions « immorales ». Le premier remaniement du règne d’Abdallah pourrait marquer un tournant. « Ce sont des changements radicaux et fondamentaux, auxquels les Saoudiens aspirent depuis longtemps », a expliqué le spécialiste des groupes islamistes Abdallah al-Oteibi. En nommant des « modérés » à la tête de deux ministères régaliens, le roi fait le choix de l’ouverture et de la modernisation. Reste que, pour les femmes, l’avancée est timide : le mandat de Noura al-Hafez se limite à l’enseignement des filles…
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