Disparition d’Alison Des Forges
Spécialiste du Rwanda et de la région des Grands Lacs, l’historienne américaine Alison Des Forges, 66 ans, est décédée le 12 février dans un accident d’avion près de Buffalo (États-Unis). Sa passion pour le pays des Mille Collines remonte à l’époque de sa formation. Diplômée du Radcliffe College en 1964, elle soutiendra, en 1972, une thèse de doctorat consacrée au Rwanda à l’université Yale et intitulée Defeat is the Only Bad News : Rwanda under Musiinga (1896-1931). Après avoir été volontaire au sein de l’ONG de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW), Alison Des Forges consacre entièrement sa carrière au Rwanda et à la sous-région.
À partir du génocide de 1994, Alison Des Forges va consacrer son temps à rechercher tous les éléments pouvant aider à comprendre ce drame. Cette longue enquête sera publiée en 1999 dans un ouvrage qui la fait connaître du grand public, Leave None to Tell the Story (traduit sous le titre Aucun témoin ne doit survivre). Dans ce livre qui met en évidence les mécanismes ayant conduit au génocide, elle ne s’interdit pas d’insister sur les méfaits présumés commis par l’armée du Front patriotique rwandais (FPR). Cette vision lui aliène la sympathie du gouvernement rwandais, qui la déclare persona non grata. Durant des années, elle a été l’experte des Grands Lacs pour HRW.
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