Tous en piste

Le chef de la junte, Moussa Dadis Camara, s’est engagé à organiser des élections au dernier trimestre de 2009. L’activité des partis politiques est toujours suspendue, mais leurs leaders se préparent déjà à faire campagne.

Publié le 23 février 2009 Lecture : 3 minutes.

Si les militaires ne sont pas tentés de rester au pouvoir et s’ils respectent leur promesse, les prochaines élections seront les premières réellement libres de Guinée. Pour preuve, jamais, depuis l’ouverture démocratique du début des années 1990, un scrutin n’a suscité autant de tractations, manœuvres, alliances et mésalliances.

Président de l’Union des forces républicaines (UFR), l’une des principales formations du pays, Sidya Touré a pris contact avec Ousmane Bah, qui a hérité de la présidence de l’Union pour le progrès et le renouveau (UPR) après le décès de Siradiou Diallo, et avec l’ancien Premier ministre François Lonseny Fall, aujourd’hui chef de la Mission des Nations unies en République centrafricaine (Minurca). L’objectif de Touré est simple : ce Diakhanké (apparenté au groupe des Soussous) originaire de la Basse-Guinée veut mettre en place une coalition susceptible de remporter l’adhésion la plus large en s’alliant avec le Peul Bah et le Malinké d’origine sénégalaise Fall.

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Kouyaté crée son parti

À ce bloc va sans nul doute se joindre Lansana Kouyaté, chef du gouvernement de février 2007 à mai 2008, diplomate de carrière qui a décidé d’entrer en politique. Revenu le 25 janvier d’Abidjan, où il a séjourné depuis son limogeage, Kouyaté est en train de mettre la dernière main aux statuts et au programme de son futur parti. Il attend la levée de l’interdiction des activités politiques et syndicales, décidée au lendemain du putsch du 23 décembre, pour solliciter un agrément auprès du ministère de l’Intérieur.

Si Touré, Bah, Fall et Kouyaté semblent décidés à former une liste commune pour les futures législatives, il n’est pas sûr qu’ils puissent s’accorder sur une candidature unique pour la présidentielle. Ils se retrouveraient alors peut-être dans une coalition soutenant celui d’entre eux qui accédera au second tour.

Face à eux, il y aura Alpha Condé, à la tête de la Coalition des forces vives du changement (CFC), un regroupement de onze formations. Ils affronteront aussi ce qui reste du Parti de l’unité et du progrès (PUP), l’ancienne formation au pouvoir. Cette machine à gagner des élections truquées a toujours bénéficié du soutien du président défunt Lansana Conté. En mal de leader charismatique, le PUP négocie pour porter à sa tête l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Baidy Aribot, populaire auprès des jeunes.

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Après avoir vainement tenté une OPA sur le PUP, l’homme d’affaires Elhadj Mamadou Sylla, président du patronat, a finalement repris l’Union démocratique de Guinée (UDG), formée en 1992 par Alsény Koléah Sylla. Businessman à la formation sommaire, Elhadj Mamadou Sylla envisage de se lancer dans la campagne pour la présidentielle.

Issus du privé

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Il n’est pas l’unique homme issu du secteur privé à faire ce pari. Spécialiste en ingénierie électrique, PDG d’AIS Engineering Inc., une entreprise de droit américain ayant son siège au Maryland, Ibrahima Sylla, alias Abe, Soussou originaire de Kindia, a formé la Nouvelle Génération pour la République (NGR) et compte lui aussi partir à l’assaut du palais de Sékhoutouréya. Enfin, Almamy Ibrahima Barry, le descendant de l’almamy Karamoko Alpha, fondateur de l’empire théocratique du Fouta-Djalon, a regagné Conakry le 7 février. Candidat indépendant à la future présidentielle, cet ancien cadre de la Banque africaine de développement (BAD) installé à Abidjan entend disputer les voix du pays peul à Cellou Dalein Diallo, leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG). Belles empoignades en perspective…

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