La « nouvelle frontière » de Mrs Clinton

Publié le 23 février 2009 Lecture : 2 minutes.

Hillary Clinton a entrepris, le 16 février, un long périple asiatique qui l’a conduite au Japon, en Indonésie, en Corée du Sud et en Chine. C’est la première fois depuis quarante-huit ans – et la seconde depuis la création des États-Unis – qu’un secrétaire d’État américain choisit cette partie du monde pour son premier voyage officiel à l’étranger.

Depuis 1866, ses prédécesseurs s’étaient presque tous rendus :

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• dans un pays voisin : Canada, Mexique ;

• en Amérique latine : Brésil, en 1906, puis Panamá, en 1912, deux ans avant l’inauguration du canal ;

• en Europe : Royaume-Uni, Belgique, France, Italie, Danemark et URSS.

Seules exceptions :

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• Edward Stettinius au Maroc, en 1945, en pleine agitation indépendantiste ;

• Cyrus Vance en Israël, en 1977, puis Warren Christopher en Égypte, en 1993, quelques mois, dans les deux cas, avant des échéances importantes : la conclusion de la paix entre Israël et l’Égypte, pour le premier ; la déclaration de principe entre Israël et l’OLP, pour le second.

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En mars 1961, Dean Rusk s’était pour sa part rendu à Bangkok et à New Delhi, où il avait rencontré Jawaharlal Nehru, le Premier ministre indien. Dans le contexte de la guerre froide, avec les prémices du schisme sino-soviétique et les premières escarmouches de la guerre du Vietnam, ce choix était logique.

Celui de son lointain successeur ne l’est pas moins.

À Tokyo, Mrs Clinton a tenté de rasséréner un allié privilégié qui a parfois tendance à se sentir négligé. En échange, elle lui a demandé une participation moins réticente à la lutte contre le terrorisme, singulièrement en Afghanistan – ce qui n’est pas gagné.

À Jakarta, capitale du plus peuplé des pays musulmans, où le futur président Obama passa une partie de son enfance (1967-1971), il s’agissait d’amorcer la reconquête de l’opinion arabo-islamique, qui, depuis l’invasion de l’Irak (2003), peut difficilement être plus hostile à l’Amérique.

À Séoul, Hillary Clinton avait pour mission de renouveler un certain nombre de « garanties de sécurité » face aux provocations du voisin nord-coréen sur le dossier de la dénucléarisation.

À Pékin, enfin et surtout, le chef de diplomatie américaine entendait faire le point sur les différends entre les deux pays, qui, comme l’on sait, concernent… à peu près tous les sujets. Avec la volonté, dans l’immédiat, de ne pas envenimer les choses…

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