Langues en perdition
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À l’occasion de la Journée internationale de la langue maternelle, célébrée chaque année le 21 février, l’Unesco vient de publier une nouvelle édition de son Atlas des langues en danger dans le monde. Quelque 2 500 langues parlées sur les cinq continents sont ainsi répertoriées, à partir de neuf critères, parmi lesquels la transmission d’une génération à l’autre, le nombre absolu de locuteurs, le pourcentage de locuteurs rapporté à l’ensemble de la population et la disponibilité de matériels d’apprentissage et d’enseignement.
Cinq niveaux de vitalité donnent une idée de l’état d’une langue. Elle est vulnérable quand la plupart des enfants d’une famille la parlent mais de façon restreinte. En danger lorsque les enfants ne l’apprennent plus comme langue maternelle à la maison. Sérieusement en danger quand elle se limite aux seuls grands-parents, la génération des parents se contentant de la comprendre sans la parler avec les enfants. Critique quand les locuteurs les plus jeunes sont les grands-parents. Éteinte, enfin, quand tous les locuteurs sont morts.
En Afrique, c’est le Soudan qui compte le plus de langues en danger : 65, dont 5 éteintes. Le Cameroun en compte 36 (4 éteintes), le Nigeria 29 (2 éteintes), l’Éthiopie 28 (3 éteintes), le Sénégal 15, l’Algérie 13, le Kenya 12 (5 éteintes), la Tanzanie 12 (2 éteintes), le Botswana 11 (1 éteinte), l’Afrique du Sud 10 (8 éteintes), le Gabon 8, le Maroc 7, la RD Congo 6, l’Angola 4 (3 éteintes), la Côte d’Ivoire 4 (2 éteintes).
Une langue peut être victime d’une domination extérieure, quelle que soit sa forme, ou de facteurs internes, notamment son rejet par ses propres locuteurs.
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