Concepts dépassés

Publié le 23 février 2009 Lecture : 2 minutes.

Cela m’irrite, et vous irrite aussi sans doute, de continuer à entendre parler de « monde libre », d’« Occident », de « Tiers Monde » : autant d’expressions-concepts que nous utilisons encore, faute de mieux, alors qu’ils ne sont plus de mise, rendus obsolètes par l’évolution historique des vingt dernières années.

La chute du communisme en 1990 et l’ère de mondialisation qui s’est ensuivie ont produit de nouvelles structures sociopolitiques, et le monde d’aujourd’hui se divise selon un schéma différent de celui de la guerre froide.

la suite après cette publicité

Où sont les chercheurs qui s’attelleront à analyser – et à nommer – ces nouvelles structures, à nous dire comment nous nous répartissons ?

En attendant que ce travail soit entrepris et mené à terme, je me hasarde, pour clarifier les idées, à proposer de classer les 6,8 milliards d’êtres humains qui vivent dans les deux mondes qui constituent notre planète.

1. Le premier est constitué par les États-Unis et le Canada, par la Suisse, la Norvège et la moitié la plus riche des pays de l’Union européenne (UE), par le Japon, la Corée du Sud, Singapour, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, Israël.

Quelques autres pays membres de l’OCDE complètent cette liste d’une trentaine de pays.

la suite après cette publicité

Au total, 1 milliard d’hommes et de femmes environ, soit 15 % de la population mondiale : ils vivent en démocratie et dans une économie de marché, disposent d’un revenu annuel (moyen) par habitant égal ou supérieur à 24 000 dollars, sont convenablement soignés et éduqués, ont une espérance de vie égale ou supérieure à 75 ans.

2. Les autres, un peu moins de 6 milliards (85 % de l’humanité), répartis entre quelque 160 pays, constituent le deuxième monde.

la suite après cette publicité

Dans l’échelle du développement, du revenu annuel et de l’espérance de vie, ils sont à des degrés plus ou moins élevés. Certains sont très pauvres tandis que d’autres vivent d’une rente…

Une partie vit dans la petite vingtaine de démocraties que compte ce deuxième monde ; les autres dans la grande centaine de pays où la liberté ne s’est pas encore enracinée.

Mais il y a une grande nouveauté : dans ce deuxième monde s’est formé un premier collège qui s’élargit d’année en année. On estime qu’il rassemble déjà de 25 % à 30 % du total, soit plus de 1,5 milliard d’hommes et de femmes : c’est la classe moyenne – la bourgeoisie – de ce deuxième monde.

Ceux qui en font partie bénéficient de revenus et de conditions de vie comparables à ceux des citoyens du premier monde. Ils en sont très proches.

Les théoriciens du développement l’affirment : quand dans un pays donné cette classe moyenne représente la moitié de la population, c’est que ce pays est en train de faire son entrée dans le club des pays développés.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires