L’ivresse de Magic Malik

Avec Saoule, le jazzman redouble d’ingéniosité pour donner à la flûte ses lettres de noblesse. Résultat : un double album à l’alchimie inédite.

Publié le 18 février 2009 Lecture : 2 minutes.

Depuis ses débuts avec le groupe français de reggae Human Spirit, Malik Mezzadri, alias Magic Malik, s’est imposé comme l’un des musiciens les plus inventifs de sa génération. Un flûtiste première classe qui a su créer un style bien à lui entre funk, jazz, reggae et drum’n’bass. Synthèse de ces influences, Saoule, son sixième album, est à l’image de cet artiste arrivé à pleine maturité à l’aube de ses 40 ans.

Enregistré à la tête du Magic Malik Orchestra, le CD1 de ce double album tranche avec les sons expérimentaux qui caractérisent le CD2. Ce dernier réunit, sous le sigle « XP », onze pièces qui poursuivent la recherche entamée en 2004 et 2005 avec respectivement « 13 XP song’s book » et « XP2 ».

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Né en 1969 à Abidjan, élevé en Guadeloupe, Mezzadri reçoit sa première flûte à bec à l’âge de 4 ans. Souhaitant devenir musicien, il s’inscrit, à 17 ans, au conservatoire de Marseille, où il bénéficie d’une solide formation classique à la flûte traversière. Puis il intègre la fameuse école de jazz du Conservatoire international de musique (CIM), à Paris.

Il fait également ses classes dans les années 1990 auprès de l’arrangeur Juan Rozoff et du groupe St Germain, puis des saxophonistes Steve Coleman et Julien Lourau, dont il intègre le Groove Gang.

Ses nombreux voyages en Afrique lui font puiser dans tous les styles et lui permettent de développer une vélocité peu commune tout en imposant son instrument dans un registre inédit.

Car être flûtiste n’est pas simple. Sublime de légèreté, cet instrument a une puissance limitée qui convient au répertoire classique mais moins à la création contemporaine ; ce qui explique que peu de musiciens s’y consacrent exclusivement. Il faut alors savoir s’imposer en redoublant d’ingéniosité. D’où le recours à toutes les techniques possibles, des « growls » (effet consistant à chanter tout en soufflant) à l’utilisation de la flûte comme d’une percussion.

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Ceux qui suivent de près le parcours de Mezzadri seront confortés. Les autres tomberont sous le charme. Les champs exploratoires que ce musicien nous fait partager n’ont pas fini de réserver de bonnes surprises. 

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