Pourquoi Le Cap est-il la Mecque de l’événementiel ?
Climat, cadre de vie, industrie touristique rodée et bien connectée… La ville sud-africaine attire les plus grandes conférences panafricaines. Avec la crise en Europe, elle cible désormais les décideurs ouest-africains.
Business : le boom du tourisme d’affaires
Encore une fois, le salon African Mining Indaba, qui rassemblait pour sa 19e édition les professionnels du secteur minier au Cap, aura fait le plein. Du 4 au 7 février, plus de 7 500 participants ont fait le déplacement dans la « ville-mère » sud-africaine, qui n’a pourtant pas de tradition dans ce secteur, contrairement à sa rivale, Johannesburg. En 2012, les 7 000 participants de l’édition précédente avaient dépensé 700 000 euros dans les boutiques et restaurants de la cité portuaire. Quant au chiffre d’affaires dégagé par l’hôtellerie grâce à l’événement, il sera cette année supérieur à 2,25 millions d’euros, avec une moyenne de trois nuitées par personne.
African Mining Indaba n’est pas la seule manifestation qui fasse les bonnes affaires des professionnels du tourisme du Cap. « Nous accueillons également Design Indaba, qui connaît un grand succès chaque année fin février, tout comme l’Africa Oil Week en novembre », se félicite Nils Flaatten, directeur de Wesgro, l’agence publique chargée du développement de la province du Cap-Occidental. « Le Forum économique mondial sur l’Afrique, pendant continental de la manifestation de Davos, a lui aussi choisi notre ville, poursuit-il. Et en juin, l’Association internationale du transport aérien tiendra chez nous son assemblée générale. »
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3px; float: left;" />Réseau hôtelier
Ce succès dans le tourisme d’affaires, la cité ne le doit pas uniquement à ses atouts naturels et culturels. « Bien sûr, nous bénéficions de notre environnement : notre climat méditerranéen, la côte splendide, notre histoire riche et notre région viticole », égrène Nils Flaatten. Mais pour lui, si les grandes associations professionnelles et les institutions choisissent Le Cap, c’est aussi et surtout parce que la ville s’est dotée d’une industrie touristique rodée et bien connectée à l’international. « La décision de construire un centre de congrès moderne – le plus important d’Afrique australe -, au début des années 2000, a été cruciale, explique-t-il. Et si les agences américaines et européennes qui pilotent les grands événements choisissent Le Cap, c’est aussi qu’elles ont tissé des liens avec des agences locales ayant démontré leur professionnalisme. Elles peuvent s’appuyer sur un réseau d’établissements hôteliers disposant de centres de séminaires où peuvent être organisés des événements parallèles aux grandes manifestations. Ainsi, lors du salon African Mining Indaba, le français BNP Paribas et le sud-africain Cadiz ont tenu des conférences annexes pour leurs clients présents au Cap. »
Shopping
Pourtant, tout n’est pas rose. « Le Royaume-Uni, l’Allemagne, les Pays-Bas et la France sont les principaux pays d’origine de nos visiteurs. Du coup, avec la crise en Europe qui a réduit les budgets des entreprises, le nombre total de touristes a baissé de 10 % en 2012 », indique Nils Flaatten, dont la ville doit aussi faire face à la concurrence renforcée de Durban et, surtout, de Johannesburg, qui bénéficie d’un hub aérien plus important. Pour inverser la tendance, la ville et la province misent sur les pays émergents comme l’Argentine, le Brésil, la Chine, l’Inde et la Russie, mais aussi sur la côte occidentale de l’Afrique.
« Nous ciblons notamment les clientèles aisées du Nigeria, de l’Angola et de la Côte d’Ivoire, particulièrement friandes d’un séjour alliant affaires et shopping », affirme le directeur de Wesgro. Pour les attirer, Le Cap compte sur l’amélioration des liaisons aériennes : « Nous attendons le renforcement des vols régionaux des compagnies low cost comme Kulula et 1time, ainsi que des vols directs depuis les pays du Golfe avec Etihad Airways, Emirates et Qatar Airways », affirme Nils Flaatten.
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