L’appel du gouffre

La débâcle financière entraîne une raréfaction du crédit aux entreprises, qui entraîne un ralentissement de l’activité économique, qui entraîne des licenciements massifs, qui entraînent… Bonne année 2009 !

Publié le 17 février 2009 Lecture : 2 minutes.

Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, la production de biens et de services devrait, en 2009, diminuer de 2 % dans les pays développés, selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international (28 janvier). Si, à l’échelle de la planète, l’évolution du produit intérieur brut devrait néanmoins rester positive, de justesse il est vrai (+ 0,5 %), c’est grâce au maintien relatif de la croissance dans les pays en développement (+ 3 %). Mais la crise est beaucoup plus grave que prévu. En octobre 2008, en pleine débâcle financière, le FMI s’attendait encore à une croissance de 3 %. Il faut savoir qu’une diminution de 1 % de la croissance mondiale se traduit par la perte de 1 000 milliards de dollars.

Aux États-Unis, première puissance économique avec un PIB de 15 000 milliards de dollars, la contraction devrait être cette année de 1,6 %. Dans les seize pays de la zone euro, le recul sera plus net (– 2 %) en raison d’une prise de conscience tardive de l’ampleur du désastre, de même qu’au Japon (– 2,6 %) et au Royaume-Uni (– 2,8 %). L’ensemble de ces pays dits avancés assure 55 % du PIB mondial.

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Boule de neige

Parmi les pays dits émergents, la Chine et l’Inde semblent les plus touchées. Le taux de croissance de la première devrait passer de 12 % à 6,7 %, et celui de la seconde de 10 % à 5 %. La Russie, dont l’économie est exagérément tributaire des hydrocarbures, devrait pour sa part passer de + 8 % à – 1 %. L’Afrique, en revanche, grâce à ses exportations de matières premières, ne devrait perdre qu’à peine trois points (de 6,1 % à 3,4 %).

Partie des États-Unis en 2007, la crise financière a d’abord gagné l’Europe occidentale et ne frappera de plein fouet l’ensemble de la planète que cette année. Estimés à 2 400 milliards de dollars par le FMI, les crédits immobiliers « toxiques », c’est-à-dire impayés, ont provoqué la chute de plusieurs grandes maisons d’assurances et de crédits, aux États-Unis et en Europe. La méfiance vis-à-vis du secteur bancaire a entraîné une raréfaction des liquidités, et donc des crédits aux entreprises. Du coup, nombre de ces dernières ferment ou sont contraintes de réduire leur activité. Les licenciements et le chômage technique frappent plusieurs millions d’ouvriers à travers le monde. On fabrique moins d’acier, de ciment, d’automobiles et de produits textiles parce que la consommation est partout en chute libre. À en croire le FMI, cet « effet boule de neige » va encore se poursuivre quelque temps. Le pire est donc à venir. D’où la nécessité pour les gouvernements de prendre des initiatives plus énergiques pour renflouer banques et entreprises, éviter une énorme crise sociale et assurer la reprise de l’économie mondiale dès 2010.

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