Baisse spectaculaire du cours de l’or
Les cours de l’or viennent de subir leur plus forte chute sur deux jours depuis 1983. L’extraordinaire période d’appréciation du métal jaune pourrait bien toucher à sa fin.
Lundi 15 avril, le prix de l’once d’or a chuté de 8,7% en seulement quelques heures pour atteindre 1355,8 dollars. Une dépréciation au diapason avec celle d’autres matières premières comme l’argent (-11%) et le pétrole qui, avec une chute de 3%, a envoyé le prix du baril à 100,02 dollars, un plus bas depuis neuf mois. Le prix du pétrole reflète la faiblesse de la demande sur les marchés européens et les chiffres décevants de l’économie chinoise au premier trimestre. Mais la brusque dépréciation de l’or indiquerait plutôt la perte de son statut de valeur refuge.
Valeur refuge
Dans un contexte de crise, le cours de l’or a connu une décennie de croissance exceptionnelle avec des prix multipliés par sept depuis 2001 et un record absolu à 1 920 dollars l’once en 2011. Mais, comme le souligne une note de recherche de la banque d’investissement américaine Goldman Sachs, depuis que le marché américain semble avoir retrouvé sa dynamique, porté notamment par une politique monétaire accomodante et par la révolution énergétique du gaz de schiste, l’attrait des investisseurs pour l’or s’est atténué : « les États-Unis deviennent la nouvelle valeur refuge ».
Il faut aussi chercher les causes de cette brusque chute dans la crise chypriote : afin de renflouer ses caisses, le pays méditerranéen a en effet décidé de revendre une partie de ses réserves de métal jaune. Une action qui laisse craindre que d’autres pays européens, dotés de réserves d’or autrement plus importantes, ne lui emboîtent le pas en cas de coup dur.
L’Afrique concernée
Parmi les entreprises les plus durement touchées figure le minier sud-africain AngloGold Ashanti, coté à Johannesburg, actif notamment au Ghana, en Guinée, en RD Congo et au Mali. Ses actions ont perdu 39,5% depuis le début de l’année. Le minier britannique Randgold Resources, très actif en Afrique de l’Ouest, a perdu quant à lui plus de 8% à Londres depuis la fin de la semaine dernière.
Si elle se prolongeait, la chute des cours pourrait aussi durement affecter les pays exportateurs comme le Mali, le Burkina Faso et le Ghana. Mais pour l’instant, pas de panique : Goldman Sachs maintient un objectif de 1 400 dollars l’once.
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