Mohamed Teguia

Réputé pour son indépendance, l’ex-garde des Sceaux (1993-1996) a été nommé à la tête de la Commission de surveillance de l’élection présidentielle.

Publié le 17 février 2009 Lecture : 1 minute.

Nommé, le 7 février, par Abdelaziz Bouteflika à la tête de la Commission politique nationale de surveillance de l’élection présidentielle, Mohamed Teguia, 76 ans, a occupé la fonction de ministre de la Justice entre 1993 et 1996 dans les gouvernements successifs de Réda Malek et de Mokdad Sifi. Originaire de Chlef, Teguia fut surtout un ancien officier de l’Armée de libération nationale (ALN), particulièrement actif dans la wilaya 4 (centre du pays) sous le commandement de Hassan Khatib. Au lendemain de l’indépendance, il fait partie de l’Assemblée constituante présidée par Ferhat Abbas. Dissoute, en septembre 1963, par Ahmed Ben Bella, alors président du Conseil, elle n’achèvera jamais son mandat.

Mohamed Teguia quitte alors la politique pour reprendre le chemin de l’université et poursuivre ses études de droit, interrompues à l’appel des maquis du FLN. En septembre 1968, il est arrêté par la Sécurité militaire (SM) et torturé. Travaillant à la rédaction de ses Mémoires de guerre, son témoignage sur les manœuvres politiciennes d’Abdelhafid Boussouf et de Houari Boumédiène pour fragiliser les maquis de l’intérieur est jugé contre-révolutionnaire par les nervis du régime. Il traînera de longues années de graves séquelles des tortures subies dans les locaux de la SM et ne publiera son livre qu’après l’ouverture du champ politique et l’introduction, en 1989, du multipartisme*.

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Entre-temps, il a entamé une carrière de magistrat et gravi un à un les échelons pour accéder, en 1992, à la présidence de la Cour suprême. Pour avoir été tour à tour un farouche adversaire du groupe d’Oujda (dont Abdelaziz Bouteflika était membre), un opposant notoire à Houari Boumédiène et un compagnon de lutte de Hassan Khatib, rival de Bouteflika en 1999, Mohamed Teguia est peu suspect de complaisance à l’égard du président.

* L’Algérie en guerre, Mohamed Teguia, alger, OPU, 1990.

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