Hassan Ahdab : « Nous rattrapons le retard dû aux révolutions »

Selon le vice-président de Starwood, les sérieux ralentissements connus en 2011 et 2012 s’estompent, même en Égypte. La reprise est bien là.

Hassan Ahdab, vice-président de Starwood. DR

Hassan Ahdab, vice-président de Starwood. DR

Publié le 25 avril 2013 Lecture : 3 minutes.

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Business : le boom du tourisme d’affaires

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Depuis 2006, Hassan Ahdab est vice-président et directeur régional des opérations pour l’Afrique et l’océan Indien de Starwood Hotels & Resorts, qui compte 37 établissements sur le continent. Ce Français né en Syrie a fait l’essentiel de sa carrière au sein de la chaîne Le Méridien, l’une des marques phares du groupe aujourd’hui. C’est même là que, après des études supérieures suivies à Damas, il a commencé sa carrière en 1977, occupant divers postes financiers et opérationnels lorsque la chaîne était encore une filiale d’Air France. À partir de 1992, il a dirigé Le Méridien de Libreville puis celui de Saint-Martin, avant de superviser la zone Caraïbes. Il a ensuite été chargé de l’Afrique et de l’océan Indien pour la même marque. Après le rachat de la chaîne par Starwood en 2005, il a poursuivi cette mission pour les neuf enseignes du groupe.

Jeune Afrique : Que pèse l’Afrique dans le portefeuille de Starwood ? Hassan Ahdab : Nous avons 37 hôtels opérationnels sur le continent, répartis dans 15 pays différents. Des marques telles que Sheraton et Le Méridien y sont très bien implantées, avec 32 établissements à elles seules. Cela représente plus de 10 000 chambres mises à la disposition de nos clients chaque jour. Bien sûr, ce n’est pas en Afrique que le groupe est le plus présent au niveau mondial – puisque nous comptons près de 1 200 hôtels au total -, mais c’est probablement la zone qui présente le plus fort potentiel. À l’heure actuelle, nous y menons 15 projets, qui se trouvent à différents stades de développement. Parmi eux, quatre Sheraton – à Tripoli, Annaba, Dakar et Madagascar – et quatre Four Points – à Oran, Lagos, Benin City et Ibadan.

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Cliquez sur l'image.Pourtant, en 2013, vous n’avez annoncé qu’une seule ouverture, celle du Méridien de l’aéroport du Caire…

Ce n’est pas tout à fait exact. Un Méridien va effectivement ouvrir au Caire en septembre, mais trois établissements, arrêtés en 2012, vont être remis en service. L’hôtel Sheraton du Caire et le Grand Mauritian à l’île Maurice ont été entièrement rénovés. Enfin, le Four Points de Tripoli devrait rouvrir fin mai, alors qu’il avait fermé quatre semaines après son ouverture en raison de la révolution. Cela fait donc quatre ouvertures pour 2013. Puis six en 2014 et quatre autres dès 2015. La situation économique et les révolutions ont un peu ralenti les constructions, mais notre déploiement a maintenant repris son cours.

En 2012, les effets des révolutions se faisaient-ils encore sentir ?

Oui, indéniablement, et surtout en Égypte, pays incontournable pour nous. Répartis entre Le Caire et la mer Rouge, nous y comptons dix hôtels, et trois autres en construction. En 2011, l’activité s’y était quasiment arrêtée. La reprise l’année suivante, de l’ordre de 30 %, était encore très loin des niveaux d’avant la révolution. Nous anticipions un retour à la normale plus rapide. L’année 2012 n’a pas été très bonne – et les mauvaises performances égyptiennes ont neutralisé les petites embellies constatées ailleurs.

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Vous attendez des changements majeurs cette année ?

Nous constatons un retour de la confiance, et le tourisme reprend en Égypte. C’est déjà le cas progressivement autour de la mer Rouge. Et avec les hôtels de Maurice et du Caire qui vont reprendre du service, 2013 sera une très bonne année.

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Nous voulons rééquilibrer notre répartition géographique sur le continent.

Vous allez doubler votre présence au Nigeria en ouvrant quatre hôtels dans les trois prochaines années. Est-ce votre nouveau pays stratégique ?

Le Nigeria a le même rythme que l’Égypte. Nous croyons beaucoup en ce pays, en sa capacité à se moderniser et à attirer les touristes. L’objectif est effectivement de doubler, voire de tripler, notre présence sur place. Mais le Nigeria est loin d’être une priorité unique.

Quels sont vos axes de développement ?

Nous introduisons de nouvelles marques sur le continent. Après Westin et Four Points, le premier St Regis a ouvert à l’île Maurice. Nous voulons nous développer davantage en Afrique de l’Est et en Afrique centrale, et rééquilibrer notre répartition géographique. Les discussions sont bien avancées en Tanzanie, au Kenya ou encore au Rwanda. Dès 2014, nous pourrons présenter une dizaine de nouveaux projets et presque autant de nouveaux pays.

Quel est le profil de votre clientèle dans la région ?

Elle se répartit à égalité entre touristes et hommes d’affaires. Ces derniers ont accès au programme de fidélité Starwood Preferred Guest (SPG) et bénéficient de traitements préférentiels – séjours ou vols offerts, invitations à des événements culturels ou sportifs – ainsi que de la garantie du meilleur tarif sur SPG.com.

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