Tiébilé Dramé

Président du Parti de la renaissance africaine (Parena, opposition), Mali

Publié le 17 février 2009 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Que pensez-vous de la situation au nord du Mali après la défaite militaire de la rébellion d’Ibrahim Ag Bahanga ?

Tiébilé Dramé : Je souhaiterais que l’appel lancé par les partis de l’opposition il y a un an et relayé par le Parena demandant une concertation des forces vives de la nation sur la crise du Nord soit entendu. La défaite militaire de Bahanga ne saurait être la solution définitive d’une crise qui dure depuis les années 1960 sans qu’il y ait eu de réponse appropriée. L’armée ayant pris le dessus, il faut discuter avec les représentants des communautés vivant dans les trois provinces du Nord pour éviter que les enfants de ceux qui ont pris les armes en mai 2006 ne soient tentés de le faire à l’avenir.

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Pourquoi avoir demandé le report des municipales prévues en avril 2009 ?

Des experts se sont exprimés sur la qualité du fichier électoral. Le délégué général aux élections (DGE) a récemment produit une note confidentielle faisant état d’une progression anormale du corps électoral, passé de 5 millions d’électeurs en 2002 à 7 millions en 2007. Il a estimé que le fichier était « avarié ». La refondation du fichier est inéluctable. Les propos du DGE confirment ceux tenus par le directeur national de l’Intérieur, qui a affirmé que la fraude a atteint en 2007 « une ampleur jamais égalée dans l’histoire de notre pays ». Ces mêmes propos ont été relayés par le juge Salif Kanouté, alors président de la Cour constitutionnelle. Si trois personnalités peu suspectes de sympathie envers l’opposition tiennent un tel langage, cela signifie qu’il n’est pas raisonnable de maintenir les communales.

Comment est vécue la crise financière internationale au Mali ?

La situation financière est peu reluisante. La crise internationale se juxtapose à une situation financière interne délicate. L’État malien a accumulé des déficits insoutenables. Nos élus ont tenté de faire barrage à un budget caractérisé par un déficit record de 127 milliards de F CFA. En vain. Nous nous retrouvons avec un budget inapplicable et une dette intérieure de plus 250 milliards de F CFA, un seuil jamais atteint au Mali. Nous allons droit vers une situation de cessation de paiements.

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Que proposez-vous concrètement ?

Nous avons suggéré la convocation d’une session extraordinaire de ­l’Assemblée nationale avec, pour ordre du jour, le collectif budgétaire. C’est une manière d’inviter le gouvernement à revoir sa copie et de mieux percevoir la réalité de la situation économique du pays en tenant compte des propositions que nous avons formulées

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