Contrats chinois : le grand bluff ?
Forts de leur créance de 10 milliards de dollars, les bailleurs de fonds occidentaux – américains en tête – se permettent quelques conseils à leurs amis congolais. Pour le Fonds monétaire international (FMI) et le Club de Paris – auprès duquel Kinshasa a contracté 65 % de sa dette extérieure –, l’État doit renégocier les « contrats chinois ».
Signés en 2008, ces accords prévoient que, en échange d’un prêt de Pékin de 9,2 milliards de dollars, dont une partie doit financer de vastes projets d’infrastructures réalisés par des entreprises chinoises (3 200 km de voie ferrée, 2 740 km de routes, etc.), la RD Congo donne libre accès à la Chine pour l’exploitation de gisements dont les réserves sont estimées à 10,6 millions de tonnes de cuivre et 620 000 de cobalt. Première couleuvre à avaler pour les alliés traditionnels de Kinshasa : le pays ouvre la porte à la concurrence venue de l’empire du Milieu. Pis : le deal avec Pékin prévoit que l’État congolais se porte garant de la société créée pour l’exploitation minière. En clair, si le niveau de production initialement prévu n’est pas atteint, Kinshasa paiera la différence.
« Pour nous, cette garantie équivaut à une créance », explique un économiste du FMI. Un réendettement incompatible avec l’annulation des 10 milliards de dollars de dette extérieure, selon les institutions de Bretton Woods – au sein desquelles Washington joue un rôle majeur –, qui insistent pour que la clause portant sur la garantie soit révisée. De concert avec l’opposition, qui accuse le gouvernement de vouloir brader le patrimoine national.
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