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Publié le 17 février 2009 Lecture : 1 minute.

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Harraga: Un tabou maghrébin

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Des pirogues pour l’Europe, il en part par dizaines de Nouadhibou, port commercial à l’extrême nord de la Mauritanie. À bord, des jeunes clandestins originaires de Guinée, du Sénégal, du Mali… Mais de Mauritanie, très rarement. Qu’elle soit maure, négro-mauritanien ou haratine – les trois composantes ethniques de la société mauritanienne –, la jeunesse du pays n’est en général pas tentée par l’aventure de l’émigration clandestine vers le Vieux Continent.

Pourtant, entre instabilité politique – depuis 1978, Nouakchott vit au rythme des coups d’État – et morosité économique – lancée en 2006, l’exploitation pétrolière est beaucoup moins fructueuse que prévu –, les lendemains ne chantent pas. Mais l’Europe ne fait apparemment pas rêver la jeunesse au point de risquer sa vie : la politique d’arabisation initiée dans les années 1970 et la précarité des liens avec l’ancienne puissance coloniale française – la Mauritanie lui permettait avant tout d’assurer la continuité de son empire – peuvent être des explications. Tout comme la solidarité et la pression sociale nées des liens tribaux, restés solides malgré l’urbanisation.

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« Bien sûr qu’il y a un mal-être de la jeunesse, reconnaît un intellectuel mauritanien. Mais elle ne l’exprime pas en s’embarquant sur des pirogues. Ou pas encore. » Les Mauritaniens s’expatrient néanmoins facilement : ils sont près de 250 000 à vivre hors de leur pays (pour une population de 3 millions d’habitants), dont plus de 100 000 en Afrique de l’Ouest et 20 000 en Arabie saoudite. Et quand ils choisissent l’Occident, ils préfèrent les États-Unis à l’Europe. Même si la France reste encore le premier pays de destination.

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