L’Iran au septième ciel

La République islamique annonce le lancement et la mise sur orbite de son premier satellite. Et entre dans le club très restreint des pays à vocation spatiale.

Publié le 10 février 2009 Lecture : 1 minute.

Déjà écarlate dans le viseur de l’Occident pour son programme nucléaire, Téhéran a allumé, le 3 février, un nouveau clignotant en annonçant avoir lancé son premier satellite. Coïncidant avec le 30e anniversaire de la Révolution islamique, cette annonce fait entrer l’Iran dans le club très restreint des pays à vocation spatiale. Jusque-là, seuls les États-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Inde, le Japon et Israël maîtrisaient officiellement la technologie pour concevoir un satellite et surtout fabriquer un lanceur capable de le placer sur orbite. La fusée de type Safir-2 emportant le satellite Omid (« Espoir ») est donc de conception 100 % iranienne. Son décollage et son envol, retransmis par la télévision d’État, ont été salués en bande-son par un historique « Allah Akbar ! » « Chère nation iranienne, tes enfants ont placé en orbite le premier satellite national, a déclaré à cette occasion le président Ahmadinejad. Avec l’aide de Dieu et dans un esprit de justice et de paix, la présence officielle de la République islamique a été enregistrée dans l’espace. »

C’est avec beaucoup moins d’enthousiasme que Washington, Londres, Paris et surtout Tel-Aviv ont accueilli cette conquête spatiale des mollahs. Les États-Unis ont fait part de leur « grande préoccupation » en notant que « le développement d’un lanceur spatial capable de mettre un satellite en orbite pouvait conduire au développement d’un système de missile balistique ». Le Quai d’Orsay a pour sa part estimé qu’« on ne peut pas ne pas relier cela aux inquiétudes très fortes sur le développement d’une capacité nucléaire ». De son côté, le ministre israélien de la Défense, Ehoud Barak, a considéré que cette nouvelle était « une incitation supplémentaire » à renforcer les sanctions de la communauté internationale contre Téhéran.

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Le parallèle entre un programme spatial officiellement civil et ses développements militaires est en effet tentant. De l’espace aux missiles nucléaires longue portée, il n’y a qu’un pas… de géant.

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