Ould Daddah: ni l’armée ni « Sidi »
Six mois après le putsch du général Ould Abdelaziz, le 6 août dernier, le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) d’Ahmed Ould Daddah, qui, jusqu’alors, refusait de condamner la junte et son coup d’État car le changement était « inévitable », tout en s’interdisant de collaborer avec elle en vertu d’une incompatibilité de principe avec tout régime militaire (le RFD est membre de l’Internationale socialiste), a clarifié sa position. Après plusieurs conciliabules tenus sur fond de division interne, le parti, dans l’opposition institutionnelle jusqu’à la chute de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, a publié, le 3 février, une « déclaration pour la sortie de crise ».
Abandon du pouvoir par les militaires, inéligibilité à la présidentielle de juin des membres des forces armées en service au 6 août (adresse implicite au général Ould Abdelaziz, qui n’a pas exclu d’être candidat), formation d’un gouvernement d’union nationale chargé de mener la transition jusqu’au scrutin : la solution du RFD passe par une exclusion de l’armée du jeu politique. Le parti ménage toutefois la susceptibilité des bérets verts, précisant qu’ils méritent « la sortie la plus honorable, à la hauteur du sacrifice qu’ils auront consenti […] ». Le plan du RFD n’est pas très éloigné de celui de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, dévoilé le 22 janvier. À ceci près que le président renversé se proposait de revenir dans ses fonctions jusqu’à l’organisation d’une élection anticipée, tandis que le parti d’Ould Daddah, lui, mentionne son « refus du retour à la situation d’avant le 6 août 2008 » et donc du retour de « Sidi ».
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