Tensions communautaires

Nouvelle flambée de violence dans le Mzab, où ibadites et malékites ont décidément bien du mal à dialoguer.

Publié le 10 février 2009 Lecture : 2 minutes.

Secouée, en mars 2008, par des affrontements entre les communautés ibadite (berbérophone) et malékite (arabophone), la ville de Berriane (à 40 km au nord de Ghardaïa) a renoué, le 30 janvier, avec les scènes de violence et de pillage. Bilan de cette poussée de fièvre : deux morts, des dizaines de blessés, des commerces saccagés et une population traumatisée par un climat de haine. L’intervention tardive et désordonnée des forces de l’ordre a ajouté à la confusion. La minorité ibadite, qui déplore les deux victimes décédées, évoque une partialité de l’administration locale, notamment celle du chef de daïra (sous-préfet), resté trop longtemps sourds aux doléances de la communauté. Quant aux malékites, ils se plaignent d’avoir été écartés des opérations de solidarité dont a bénéficié la ville après les intempéries qui ont touché la vallée du Mzab.

Conscient de la gravité de la situation, le gouvernement a dépêché sur place Daho Ould Kablia, ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur chargé des collectivités locales, qui a réuni les notables des deux communautés afin que prévale le dialogue. Fortement implanté dans la région, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD du docteur Saïd Sadi) est revenu sur sa décision de geler ses activités (pour mieux boycotter la présidentielle du 9 avril), le temps de rédiger un communiqué dénonçant « le laxisme de l’État » et l’incapacité des pouvoirs publics à gérer un conflit pouvant dégénérer en « guerre civile ». De son côté, le Front des forces socialistes (FFS, de Hocine Aït Ahmed) estime que les autorités locales et nationales ont une lourde responsabilité dans « ce drame humanitaire programmé ». Quant au ministre de l’Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, il refuse la stigmatisation du Mzab, mettant la violence sur le compte d’une rivalité entre les « mafias de quartier qui existent dans toutes les villes du pays ». L’état de siège a tout de même été proclamé à Berriane, où ibadites et malékites continuent de se regarder en chiens de faïence.

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