Le cancer progresse au Sud
« Un fléau de pays riches » : le 4 février, la Journée mondiale contre le cancer a été l’occasion de balayer cette idée reçue concernant la maladie la plus meurtrière qui soit. En 2008, plus de 7 millions de personnes en sont mortes. Et 20 millions d’autres l’ont développée. La moitié des nouveaux cas et 60 % des décès sont désormais recensés dans les pays en développement. Chez les femmes, les cancers les plus fréquents y sont ceux du sein, du col de l’utérus et de l’estomac, les hommes étant surtout frappés aux poumons, à l’estomac et au foie.
L’urbanisation et les changements de mode de vie qu’elle entraîne (alimentation plus grasse, sédentarisation, etc.) sont les principales raisons de la progression de la maladie dans les pays du Sud. L’écart devrait d’ailleurs s’accroître au cours des prochaines années. En 2020, on estime que le cancer tuera globalement deux fois plus qu’en 2000 ; mais que le chiffre sera de 2,5 en Afrique subsaharienne.
D’ici là, le dépistage, qui permet de limiter considérablement les effets de la maladie, a d’immenses progrès à faire. Le taux de détection du cancer de l’utérus est de 19 % dans le monde en développement, et de 63 % dans les pays développés. Le manque de spécialistes est une explication : en 2005, l’Éthiopie ne comptait qu’un seul cancérologue pour 60 millions d’habitants.
Les États devront pour leur part considérer la maladie comme un problème de santé publique, ce qui n’est pas encore le cas : 15 % seulement des pays subsahariens ont mis au point des plans de lutte. Reste que 95 % des ressources mondiales affectées à la lutte contre le cancer le sont dans les pays du Nord.
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