Gros ennuis pour Babani

Publié le 9 février 2009 Lecture : 2 minutes.

Le 4 février, devant une dizaine d’avocats assemblés devant lui, Jean-Louis Kantor, président de la 11e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris, prononce son jugement dans l’affaire Babani Sissoko (voir J.A. n° 2500). D’une voie enrouée, il égrène la longue litanie des peines. Jugé par défaut, l’homme d’affaires malien Foutanga, dit « Babani », Sissoko écope de deux ans de prison ferme. Déclaré coupable du délit de blanchiment d’argent sur le territoire français (environ 10 millions d’euros), il doit également verser 2 millions d’euros de dommages et intérêts à la Dubai Islamic Bank (DIB). Un montant qui peut paraître faible au regard du montant pharaonique du litige : près de 243 millions de dollars. « D’autres procédures sont en cours à l’étranger, notamment aux États-Unis », précise Me Michel Henriquet, l’avocat de la DIB.

Sont également condamnés, pour recel d’abus de confiance, l’épouse de Sissoko, Marie-Louise Adira Dabany (trois mois de prison avec sursis et 439 000 euros de dommages et intérêts), et le fils de cette dernière, John Steed Rey, un proche collaborateur de Pascaline Bongo Ondimba, fille et directrice de cabinet du président gabonais, qui écope pour sa part de quatre mois de prison avec sursis et de 814 000 euros de dommages et intérêts. Enfin, reconnu coupable de blanchiment en bande organisée, Lamseh Looky, l’ancien président de l’Union togolaise de banque (UTB), est condamné deux ans de prison avec sursis et devra verser 1 million d’euros à la DIB.

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Autre fait marquant : la relaxe des banques, au premier rang desquelles le Crédit suisse. « Il est bien évident que cela n’aurait pas été le cas si les faits avaient eu lieu dans le cadre de la législation actuelle », indique le président Kantor. « C’est un signal à l’adresse des banquiers : bientôt le manque de rigueur coûtera très cher », renchérit Me Henriquet.

L’avocate de Babani, Me Annie Le Masson, est évidemment d’un avis très différent. « Pour blanchir, il faut être deux, proteste-t-elle. Et il faut surtout que les fonds soient d’origine frauduleuse, ce que nous contestons catégoriquement, raison pour laquelle nous allons interjeter appel de ce jugement et du mandat d’arrêt international qui pèse encore sur mon client. » Babani se présentera-t-il, cette fois, devant ses juges ? Affaire à suivre.

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