Courrier des lecteurs


Publié le 6 février 2009 Lecture : 4 minutes.

Ghana : une exception qui confirme la règle ?

– Au risque de décevoir l’auteur de l’article « Thank you Ghana » (J.A. n° 2505), je m’obstine à croire que la réussite des élections ghanéennes ne restera que l’exception qui confirme la règle. Dans un précédent courrier, j’avais prédit la résurgence des « sergents Doe », qui arracheraient le pouvoir aux potentats aspirant à l’éternité. Depuis lors, un général est entré en action en Mauritanie, suivi par un capitaine en Guinée… Au rythme où on descend dans la hiérarchie militaire, nous l’aurons vite, notre sergent « rectificateur » ! Ailleurs, c’est la formule du partage des maroquins ministériels et de la transmission dynastique qui s’appliquera. D’autant qu’il y aura toujours des opposants préférant s’affubler des oripeaux du pouvoir. Les prébendes valent mieux que la galère qui vogue et vogue sans qu’on n’aperçoive jamais les rives de « la richesse pour tous et du bonheur pour chacun », selon la formule d’un ancien président qui, lui aussi, fut victime d’un coup d’État. La raison de tout cela ? « Très peu de politiciens sont arrivés par le même train que la honte », dirait l’ancienne ministre ivoirienne Henriette Diabaté.

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Cyprien Kibangou, Abidjan, Côte d’Ivoire

Le monde selon B.B.Y.

– Je lis chaque semaine avec grand intérêt J.A. et cela me comble. Les éditoriaux de Béchir Ben Yahmed sont de véritables thèses en raccourci, une sorte de description scientifique et rationnelle du monde tel qu’il est et tel qu’il sera. En le lisant, on comprend l’Afrique et on peut plus facilement construire ce continent qui se croit à tort délaissé ou laissé pour compte.

En effet, BBY met à la disposition des Africains les lois devant leur permettre de tirer profit de l’ordre mondial actuel. Comme le disait Francis Bacon, « on ne commande à la nature qu’en lui obéissant » : la lecture hebdomadaire de J.A. permet aux Africains de se prendre en charge et de ne plus considérer la mondialisation comme une fatalité.

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Puissent les Africains comprendre et suivre les pays émergents dits Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) dans leurs efforts d’amélioration des conditions de vie de leurs populations.

Eméran Atangana Eteme, Yaoundé, Cameroun

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Indignations sélectives

– Durant le conflit ayant opposé Israël au Hamas, l’utilisation du terme « génocide » par de nombreux médias arabes et propalestiniens a été extrêmement choquante pour les juifs. Je rappelle que le terme « génocide » exprime la volonté d’éradication totale d’un peuple ou d’une race. Aussi douloureuse que fut la souffrance des Palestiniens, la volonté délibérée d’établir une comparaison avec la Shoah est une infamie. L’importation du conflit en France par des membres de la communauté musulmane a engendré plusieurs attaques de synagogues, certaines au cocktail Molotov, ainsi que des agressions individuelles de juifs portant des signes distinctifs de leur foi. En quoi la communauté juive de France peut-elle être tenue responsable d’un conflit se déroulant à 4 000 km de Paris ? Que je sache, aucun lieu de culte musulman n’a été l’objet de dépravations. Et, comme l’a souligné Bernard-Henri Lévy dans l’hebdomadaire français Le Point, on aurait aimé la même indignation et les mêmes manifestations de solidarité pour les victimes de Bosnie, de Tchétchénie ou du Darfour, dont les guerres ont engendré des massacres sans commune mesure avec ceux du conflit israélo-palestinien.

Quant à la responsabilité du Hamas dans ce conflit, je renvoie les lecteurs aux propos sans concession tenus par Béchir Ben Yahmed dans son « Ce que je crois » intitulé « L’an I de Barack Obama » (J.A. n° 2506). Propos d’autant plus pertinents que B.B.Y. n’est pas exactement un ami d’Israël. En conclusion, je dirais qu’Israël ne pourra assurer sa sécurité qu’avec la création d’un État palestinien aux frontières reconnues.

Frank Nouma, ex-rédacteur en chef du mensuel judéo-arabe Trait d’union, Bruxelles, Belgique

Obama, l’illusion africaine

– Les Africains ont exprimé une vibrante réjouissance à l’issue du sacre présidentiel de Barack Obama. Toutefois, cette euphorie ne doit pas leur faire croire qu’Obama sera la solution immédiate aux problèmes sociaux et économiques qu’ils endurent. Obama est le président des États-Unis. Or la nation américaine ne dirige pas beaucoup de son aide publique au développement (APD) vers les pays africains, contrairement à d’autres pays occidentaux comme la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la Norvège (championne de l’APD avec 0,9 % de son PIB), le Danemark et la Suède… Cessons donc de nourrir trop d’illusions au sujet d’Obama !

Christian Louhou, Le Mée-sur-Seine, France

Progrès et liberté

– Toute l’équipe de J.A. est animée par des journalistes de combat, menant une lutte contre l’injustice, la corruption et tous les maux qui nous étouffent dans ce bas monde. Il ne fait pas de doute que J.A. tient la vedette de la pensée africaine libre et, surtout, responsable, car toute liberté doit rimer avec responsabilité.

Je me souviens très bien des interviews de Brice Hortefeux (J.A. n° 2458), de Henri Guaino (J.A. n° 2478), de Fadela Amara (J.A. n° 2467) et de bien d’autres. Les enquêtes de qualité, la couverture de grands débats constituent la spécificité du groupe J.A., ce qui est très honorable pour le combattant Béchir Ben Yahmed et ses amis… Mais il reste beaucoup à faire. La guerre est loin d’être terminée, je dis bien guerre, guerre contre la manipulation des peuples, la trahison des valeurs humaines… Je suis persuadé, par la raison et par la foi, que la liberté de la presse et la garantie des droits de l’homme sont indispensables pour le progrès d’une nation.

Oueslati Ben Chouffedine Ghassen, Jendouba, Tunisie

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