« Je n’ai pas financé Laurent Nkunda ! »

Dans Jeune Afrique n° 2502-2503 du 20 décembre 2008, l’article intitulé « Les chers amis de Laurent Nkunda » revenait sur les conclusions du rapport publié par l’ONU mentionnant les noms d’hommes d’affaires suspectés d’apporter un soutien financier à la rébellion du Conseil national pour la défense du peuple (CNDP). Parmi les personnalités citées, le fondateur du Rwanda Investment Group dément toute implication.

Publié le 3 février 2009 Lecture : 3 minutes.

DANS VOTRE EDITION DU 20 DECEMBRE 2008 figure un article intitulé « Les chers amis de Laurent Nkunda », qui fait suite au rapport concernant la République démocratique du Congo présenté aux Nations unies en décembre dernier. Ce rapport contient des accusations selon lesquelles je soutiendrais le Conseil national pour la défense du peuple (CNDP) [dirigé par Laurent Nkunda], en particulier comme bailleur de fonds.

Sachez que j’ai réfuté de façon détaillée toutes les accusations à mon adresse dans un courrier du 19 décembre 2008 que j’ai fait parvenir aux instances compétentes des Nations unies. Je ne doute pas du fait que toute la clarté sera faite et qu’il sera établi que je ne soutiens ni directement ni indirectement le CNDP.

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Le passage du rapport des Nations unies me concernant est basé sur des rumeurs invérifiables et des insinuations trompeuses. Dans la mesure où ce passage reprend des faits objectifs, ceux-ci sont placés dans un contexte inexact ou sont interprétés de façon à induire en erreur. Je conteste en outre la véracité des témoignages à ma charge cités dans ce rapport et mets quiconque au défi d’apporter des preuves qui soutiendraient les allégations de ces témoins.

L’allégation selon laquelle j’aurais régulièrement reçu en 2006 des dignitaires du CNDP, dont Laurent Nkunda, dans une de mes fermes au Masisi, provient d’un seul témoin, qui est anonyme en ce qui me concerne. En cas de débat contradictoire, je n’aurais aucun problème à le confondre : en 2006, je n’ai visité qu’une ou deux fois le Masisi, et encore uniquement pour contrôler les fermes et le bétail que j’y possède depuis les années 1980. Je n’ai jamais organisé ni même assisté à une réunion du CNDP dans mes fermes ou ailleurs. Depuis 2006 je ne suis plus du tout retourné au Masisi.

Le rapport des Nations unies allègue aussi que j’aurais acheté deux ranchs dans le Masisi en 2006 au cœur du territoire contrôlé par le CNDP et que les documents cadastraux démontreraient que je me suis fait représenter à cet effet par Innocent Gahisi, qui serait un commandant influent du CNDP. Les documents cadastraux joints au rapport des Nations unies prouvent au contraire qu’il ne s’agit pas d’achats mais de confirmation de mes droits de propriété acquis dans les années 1980. En outre, si les auteurs du rapport s’étaient documentés correctement, ils auraient constaté qu’Innocent Gahisi n’est intervenu que sur la base d’une procuration limitée à la régularisation de mes titres, que je lui ai donnée en 2004 ou 2005 alors qu’il faisait encore partie de l’armée régulière de la RD Congo et que cette procuration ne justifie en rien l’allégation inexacte qu’il serait le directeur de mes ranchs.

Le parti pris du rapport de l’ONU est aussi flagrant quand celui-ci fait référence au fait que mon nom était mentionné dans le rapport de l’ONU d’avril 2001 du Groupe d’experts sur l’exploitation illégale des ressources naturelles de la RDC. À l’époque, quand j’ai pris connaissance de cette accusation diffamatoire, j’ai envoyé une lettre de protestation aux Nations unies. Le Conseil de sécurité a ensuite demandé au Groupe d’experts de vérifier son rapport et de déposer un rapport additionnel. Ceci m’a donné l’opportunité d’être entendu le 13 août 2001 à Nairobi par le Groupe d’experts et de lui procurer toutes les informations utiles. Le Groupe d’experts m’a ensuite lavé de tout soupçon et [n’a pas mentionné mon nom] dans son Rapport final d’octobre 2002.

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Je suis aussi choqué par les divers e-mails auxquels le Rapport des Nations unies fait référence et conteste vigoureusement la véracité de ceux-ci. Je ne sais pas comment et de qui les auteurs du rapport des Nations unies ont reçu ces e-mails mais je conteste en avoir été le destinataire ou l’expéditeur. Il y a manifestement des gens qui essayent de me discréditer. Dans ma lettre aux auteurs du rapport des Nations unies, je réclame avec force qu’ils fassent une enquête approfondie de ces e-mails, qui ne manquera pas de démontrer que je ne suis nullement concerné par ceux-ci.

Voici en bref le contenu de ma lettre aux Nations unies. J’espère que ceci permettra d’éclairer vos lecteurs au sujet de ma mise en cause injustifiée.

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