Saïdal soigne ses investissements

Le numéro un du médicament en algérie investit 230 millions de dollars pour renforcer sa position de leader national et se développer dans les pays arabes et en Afrique subsaharienne.

Publié le 5 février 2009 Lecture : 2 minutes.

Pionnier dans la production de médicaments en Algérie et coté à la Bourse d’Alger, le groupe public Saïdal a dévoilé son nouveau plan de développement le 25 janvier dernier. Et, partant, son projet de doubler le nombre de ses unités de production de médicaments d’ici à 2015. Sept nouvelles usines vont ainsi être construites à travers le pays, chacune étant dévolue à la production d’une classe thérapeutique spécifique (anticancéreux, cardiovasculaires, antidiabétiques…). Montant estimé de cet investissement : autour de 230 millions de dollars (174 millions d’euros). Voilà qui devrait permettre au fleuron de l’industrie pharmaceutique nationale d’asseoir son leadership en Algérie, dont le marché du médicament est en plein boom, avec une croissance annuelle à deux chiffres. « Le marché algérien se chiffre à 1 200 millions d’euros par an, presque trois fois plus qu’au Maroc et quatre fois plus qu’en Tunisie », selon le professeur Larbi Abid, membre du conseil scientifique de l’Institut national de santé publique.

Autre donnée cruciale, qui conforte Saïdal dans sa stratégie de développement : en octobre 2008, le gouvernement a interdit les importations de médicaments qui sont déjà fabriqués localement afin d’enrayer l’anarchie régnant dans le secteur (on parle en Algérie de « mafia du médicament ») depuis sa libéralisation en 1992. Une décision avantageuse pour les deux parties : pour Saïdal, qui, délesté d’une concurrence déloyale, ne pourra qu’accroître ses parts de marché si le groupe s’en donne les moyens. Et pour l’État algérien, qui doit d’urgence réduire sa facture d’importation de médicaments, plombée d’année en année jusqu’à atteindre un pic de 1,85 milliard de dollars en 2008 (contre 1,44 milliard en 2007, soit une hausse de 27,86 %… la facture n’était que de 500 000 dollars en 2000). Les Algériens seront eux-mêmes gagnants, grâce aux prix réduits des médicaments fabriqués localement, beaucoup moins chers que ceux importés. Par ailleurs, le gouvernement, dans le cadre de sa stratégie industrielle, a fixé un objectif aux producteurs nationaux : couvrir 65 % des besoins du pays en médicaments d’ici à 2012. Quant à Saïdal, le groupe compte porter ses parts de marché à 57 % en volume et à 34 % en valeur d’ici à 2015, selon son PDG, Rachid Zouani, à la tête de la société depuis mai 2008, qui table sur un chiffre d’affaires de 2,4 milliards de dollars. Mais Saïdal ne compte pas se limiter au marché national et lorgne fortement vers le reste du continent. Outre les pays arabes (Maroc, Yémen, Égypte, Libye et Soudan), il s’intéresse aussi à l’Afrique subsaharienne (1 million de dollars à l’export en 2007). Et prévoit d’implanter une petite unité de production à Tamanrasset, dans le sud du pays, dès que la ville sera desservie en eau potable, pour fabriquer des médicaments destinés au traitement de pathologies propres au Sud (malaria, fièvre jaune, paludisme). Le Mali, le Niger, le Sénégal (où il a remporté quatre appels d’offres), le Cameroun, le Congo et le Burkina Faso (17 de ses médicaments y sont déjà enregistrés) sont au cœur de sa stratégie d’expansion.

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Une stratégie ambitieuse portée par des résultats en forte hausse, qui tranchent avec le Saïdal du milieu des années 1990, un canard boiteux que l’État avait envisagé de liquider.  

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