Transformation : les industriels africains épargnés
Publié le 5 février 2009 Lecture : 1 minute.
TROIS INDUSTRIELS FACE A LEURS SEPT CLIENTS, qui sont toutes des multinationales de l’agroalimentaire (Cadbury, Ferrero, Kraft Foods, Mars, Nestlé et Hershey’s). Si le rapport de force est défavorable à Archer Daniels Midland (ADM), Barry Callebaut et Cargill, il leur est pourtant impératif de faire accepter à leurs clients des hausses de prix dues à la flambée du cours du cacao sous peine de tailler dans leur outil de production pour réduire leurs coûts. Pour l’instant, un tel scénario est écarté en Afrique. « Tous nos contrats sur la livraison de produits issus du cacao prévoient des couvertures. Cela nous permet de répercuter les hausses à nos clients », indique Josiane Kremer, porte-parole de Barry Callebaut. L’approche commerciale est sensiblement identique chez les concurrents du groupe suisse de négoce et de raffinage de cacao. La politique d’implantation africaine au plus près des zones de production n’est donc pas remise en cause par les trois grandes sociétés, qui traitent environ 40 % de la récolte mondiale de fèves.
En 2001, ADM a ainsi racheté les actifs industriels dans le cacao de Sifca en Côte d’Ivoire avant d’investir massivement, à partir de 2004, dans la transformation au Ghana. Le groupe est également présent au Cameroun, où il opère avec Olam, le géant singapourien. Cargill, de son côté, a ouvert en novembre 2008 une nouvelle usine au Ghana, d’une capacité annuelle de 65 000 tonnes, et produit déjà à partir de la Côte d’Ivoire. Enfin, Barry Callebaut a triplé en octobre sa capacité de production sur l’usine de San Pedro, la portant à 105 000 tonnes par an. Cette concentration de la transformation entre les mains de trois multinationales a réduit l’activité des chocolatiers, qui se concentrent désormais sur leur métier de base, la fabrication du chocolat.
