Le Hamas casse sa tirelire

Malgré une pénurie de liquidités due au blocus israélien, le mouvement islamiste promet de distribuer 40 millions d’euros aux familles dont les maisons ont été détruites lors de l’opération Plomb durci.

Publié le 5 février 2009 Lecture : 2 minutes.

La bande de Gaza manque dangereusement de liquidités. Israël ayant interdit tout transfert de fonds depuis deux mois, les banques ne peuvent plus assurer le paiement des salariés. Ironie du sort, le Hamas est la seule entité apparemment épargnée par cette pénurie de cash. Après avoir été la cible d’une offensive israélienne trois semaines durant, le mouvement islamiste a promis de distribuer pas moins de 40 millions d’euros aux familles dont les maisons ont été détruites lors de l’opération Plomb durci. Des chèques d’une valeur de 4 000 euros chacun doivent être envoyés sous peu à chaque victime. Les destinataires pourront les encaisser dans des bureaux de poste ravitaillés en espèces à la faveur d’un trafic organisé avant et pendant l’offensive israélienne via des tunnels à la frontière de l’Égypte. Cette capacité du Hamas à délivrer une aide financière, aussi minime soit-elle, contraste fortement avec les problèmes rencontrés par l’Autorité palestinienne en Cisjordanie.

Conséquence du blocus strict imposé à Gaza par Israël – sauf en ce qui concerne l’aide humanitaire de base : il est impossible d’utiliser les dons promis par les gouvernements arabes ou occidentaux, ou encore par des particuliers. La reconstruction de Gaza dépend ainsi du bon vouloir d’Israël. Quant à l’Autorité palestinienne, elle a toutes les peines du monde à payer ses employés. Au cours des derniers jours, de longues queues se sont formées devant les banques et les distributeurs automatiques. Craignant de plus en plus une pénurie totale de liquidités, les Gazaouis amassent toutes les espèces qu’ils peuvent se procurer. Les territoires palestiniens n’ayant pas de monnaie propre, les shekels israéliens y sont très utilisés. Mais aussi les dollars et les dinars jordaniens. Avec la crise, la circulation de monnaies non israéliennes illustre de façon saisissante le fossé qui sépare désormais Gaza et la Cisjordanie, laquelle utilise encore largement les shekels.

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Déjà, l’économie réelle commence à être affectée par le manque de liquidités. Khalil al-Namrooti, professeur d’économie à l’université islamique de Gaza, affirme même que la crise ne peut qu’empirer. « Lorsque nous importons des biens d’Israël, nos commerçants les paient en shekels. Les shekels sortent donc de Gaza, mais ne rentrent jamais. La situation est vraiment critique », s’inquiète-t-il.

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