Que veulent les partis politiques ?

Publié le 5 février 2009 Lecture : 2 minutes.

L’ENTHOUSIASME DES PREMIERS JOURS s’est un peu affaibli. Pourtant, le 23 décembre, au lendemain de la mort du chef de l’État, Lansana Conté, quand les militaires ont pris le pouvoir, l’opposition n’avait rien trouvé à redire. Au contraire, ils étaient vus comme les sauveurs d’une nation en danger. Dès l’annonce du putsch, les partis politiques en ont « pris acte », avec un plaisir non dissimulé. Les militaires venaient de disqualifier de facto le dauphin constitutionnel, Aboubacar Somparé, patron du Parti de l’unité et du progrès (PUP, ex-parti au pouvoir) et d’éviter ainsi la perpétuation du système Conté.

La junte, désormais Conseil national pour la démocratie et le développement, a également laissé espérer à toute une classe politique, longtemps reléguée au rang de faire-valoir, que pour la première fois depuis son indépendance, la Guinée allait connaître des élections libres et transparentes sous son arbitrage.

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Dadis Camara n’a pas tardé à inquiéter des leaders politiques qui vivent dans la hantise de voir un militaire confisquer à nouveau le pouvoir. Le 14 janvier, le « discours-programme » lu par « Dadis », quelques heures avant la publication de la liste du gouvernement, a été fort commenté dans les états-majors politiques. Dans ce long speech, vaste catalogue de projets de redressement des différents secteurs de la vie nationale (santé, éducation, agriculture, mines, industrie, diplomatie…), le président autoproclamé s’est exprimé sur le ton d’un chef d’État installé dans la durée, qui bénéficie de plusieurs années pour exécuter un programme global.

D’autres signes jettent le trouble dans l’esprit de Sidya Touré, Alpha Condé, Jean-Marie Doré, et des autres. Ils estiment mezza voce que les nominations opérées par « Dadis » – qui a placé ses hommes à tous les postes stratégiques – procèdent plus d’une volonté de s’ancrer au pouvoir que de choisir des personnalités capables d’exécuter les taches requises par la transition.

Face à ces appréhensions, les leaders des partis politiques veulent aujourd’hui un calendrier précis qui définit et fixe les différentes étapes de la transition : révision des listes électorales, réforme constitutionnelle, toilettage du code électoral, calendrier électoral… En dépit de quelques différences, ils sont d’accord sur l’essentiel : la transition doit durer un an et non deux, comme annoncé par la junte ; il y a urgence à mettre en place un Conseil national de transition (CNT) chargé de réviser la Loi fondamentale et de voter des lois. Dernier point des revendications : « Dadis », son Premier ministre Kabiné Komara et le président du CNT ne doivent pas pouvoir être candidats à la future présidentielle. 

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