Les passeurs
Publié le 5 février 2009 Lecture : 1 minute.
SANS QUE LA PROFONDEUR de leur propre réflexion ne doive être mésestimée, certains auteurs excellent à faire connaître celle des autres. C’est le cas du politologue Rachid Benzine, né en 1971 à Kenitra, au Maroc, et enseignant à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence. Dans Les Nouveaux Penseurs de l’islam (Albin Michel, 2004), il présente ainsi longuement huit de ces voix surgies du monde musulman au cours des dernières décennies. D’Abdul Karim Soroush à Farid Esack et Abdelmajid Charfi, on y retrouve la plupart des figures évoquées dans ce dossier.
Autre passeur de talent, d’origine marocaine lui aussi, Abdou Filali-Ansary. Né en 1946 à Meknès, ce philosophe a longtemps dirigé la Fondation du roi Abdelaziz Al Saoud pour les études islamiques et les sciences humaines, à Casablanca. Aujourd’hui à la tête de l’Institut pour l’étude des civilisations musulmanes, université fondée à Londres par l’Agha Khan, il s’intéresse tout particulièrement aux relations entre le religieux et le politique. Après avoir traduit et présenté le maître livre de l’Égyptien Ali Abderraziq, L’Islam et les Fondements du pouvoir (La Découverte, 1994), il a fait paraître en 1997 aux éditions Le Fennec de Casablanca L’Islam est-il hostile à la laïcité ?, un petit ouvrage qui a eu un large écho au Maroc. Dans Réformer l’islam ? (La Découverte, 2003), Abdou Filali-Ansary synthétise les apports de penseurs majeurs à chacune des questions importantes que posent la modernité, la laïcité, les droits de l’homme, etc.
D’autres auteurs jouent également un rôle non négligeable dans la connaissance des enjeux contemporains de l’islam. Parmi eux, l’historien franco-algérien Rochdy Alili, né en 1945, qui a publié de nombreux articles et livres de synthèse. Paru en 2000 à La Découverte, Qu’est-ce que l’islam ? est l’un des ouvrages les plus complets et les plus accessibles sur la question.
