À la Haye, des enfants-soldats témoignent

Publié le 5 février 2009 Lecture : 1 minute.

Séparé du public par un rideau, la voix brouillée, il raconte, en swahili : « Certains élèves étaient enrôlés et emmenés de force. J’étais l’un de ceux qui ont été conduits dans un camp militaire. Cela s’est passé alors que nous rentrions à la maison, après l’école. » Le 28 janvier, le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), à La Haye, a appelé à la barre son premier témoin – un enfant-soldat dont ni le nom ni l’âge n’ont été divulgués – dans le procès, ouvert deux jours auparavant, du Congolais Thomas Lubanga (48 ans).

Cet ancien étudiant de l’université de Kisangani, dans la Province orientale (nord-est de la RD Congo), fut vendeur d’or et de haricots avant de devenir chef de milice. Il est accusé de crimes de guerre. À l’époque où il était président de l’Union des patriotes congolais (UPC) et commandant en chef de sa branche armée, les Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), il aurait enrôlé, soumis à la conscription et forcé à combattre des enfants de moins de 15 ans. Les faits auraient eu lieu entre septembre 2002 et août 2003, pendant la guerre en Ituri, district de la Province orientale. Lubanga a été arrêté en mars 2006, à Kinshasa. Son procès est le premier organisé par la CPI depuis son installation, en 2003.

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Pour Me Jean-Marie Biju-Duval, l’un de ses avocats, l’accusé n’est qu’un lampiste. « De Bunia [en Ituri, NDLR] à Kinshasa, tout le monde connaît ceux qui ont semé le chaos. Thomas Lubanga est mis en cause en lieu et place de ceux qui auraient dû être poursuivis », a-t-il estimé dans sa déclaration liminaire. Le procès de son client, qui, en costume et cravate lors des audiences, regarde les témoins tout en prenant des notes, pourrait durer un an.

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