Bavardages alpestres

Publié le 5 février 2009 Lecture : 2 minutes.

« Redessiner le monde de l’après-crise » : le dérèglement de la machine économique a été au centre, bien sûr, de la 39e édition du Forum économique mondial (WEF), à Davos (28 janvier-1er février). Parmi les 2 500 participants (hommes politiques, grands patrons et décideurs en tout genre), les banquiers étaient, cette année, moins nombreux que d’habitude. Pas de Lloyd Blankfein, patron de Goldman Sachs, ni de Vikram Pandit, celui de Citigroup. Acquitter un droit de participation de 13 000 euros aurait sans doute été malvenu en ces temps de dégraissage général… Acculé à la démission le 22 janvier, John Thain, l’ex-patron de Merrill Lynch, n’a pas davantage humé l’air pur des Alpes suisses. Pour se donner bonne conscience, sans doute aurait-il pu participer à l’anti-Davos, le Forum social mondial qui se tient traditionnellement au même moment que le WEF (cette année à Belem, au Brésil) ? Inutile de dire qu’il ne l’a pas fait !

Signe des temps ? Les chefs d’État et de gouvernement étaient, en revanche, attendus en nombre – une quarantaine – dans la très chic station suisse. Aux côtés de Viktor Iouchtchenko (Ukraine), Shimon Pérès (Israël), Felipe Calderón (Mexique) et Álvaro Uribe (Colombie), le Sénégalais Abdoulaye Wade n’était pas, pour une fois, le seul chef d’État africain présent. Le Rwandais Paul Kagamé et le Sud-Africain Kgalema Motlanthe étaient en effet de la partie. Le Maroc était quant à lui représenté par six ministres, dont Abbas El Fassi, le premier d’entre eux. Trop occupée par le plan de relance de l’économie américaine, l’équipe de Barack Obama est, pour l’essentiel, restée à Washington. Seuls deux conseillers du président, Lawrence Summers et Valerie Jarrett, ont fait le déplacement.

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Quand, en 1971, il créa le WEF, l’économiste allemand Klaus Schwab (70 ans aujourd’hui) avait pour seule ambition de favoriser l’échange d’expériences entre patrons européens. Mais rapidement, les questions de gouvernance, de macroéconomie et de politique internationale se sont imposées. Et les politiques sont entrés dans la danse.

Aujourd’hui, le WEF – qui est aussi une entreprise pourvue avec un chiffre d’affaires de près de 85 millions d’euros (en 2007-2008) – se donne pour mission d’« améliorer l’état du monde ». Rien de moins ! Plus de deux cents séminaires sont censés y contribuer. Aperçu des thèmes abordés cette année : « Se préparer à une pandémie », « Le monde selon la Russie », « Restaurer la confiance du consommateur »…

Mais plus que de tirer des plans sur la comète, Davos est surtout l’occasion de se montrer et de poser des jalons en vue de futures affaires. « C’est une caisse de résonance, explique André Azoulay, conseiller de Mohammed VI, présent à Davos comme chaque année. Elle nous permet de dire ce que sont nos projets marocains. Les décideurs sont là, à nous d’être attractifs. »

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