Paris met la pression

Publié le 5 février 2009 Lecture : 2 minutes.

« En Côte d’Ivoire, après l’accord de Ouagadougou de 2007, les enjeux sécuritaires ont perdu de leur intensité et l’attente d’échéances électorales toujours incertaines ne justifie plus le maintien de notre dispositif militaire en l’état », a déclaré François Fillon, le 28 janvier, à la tribune de l’Assemblée nationale. Le Premier ministre français a donc annoncé le retrait « d’ici à l’été » de 1 100 des 2 000 soldats français stationnés sur place. Soit les 200 hommes intégrés à la force des Nations unies (Onuci) et la moitié des 1 800 hommes de l’opération Licorne.

En réalité, ce retrait n’a pas pour seul objectif de réduire les dépenses militaires. Il s’agit aussi de « mettre les Ivoiriens face à leurs responsabilités » et de « faire pression sur les candidats à l’élection présidentielle ». Vue de Paris, qui s’en agace, la situation de « ni guerre ni paix » qui prévaut actuellement semble en effet satisfaire les différents états-majors. Quant au recensement électoral, il n’avance pas, ou pas assez vite.

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Ces atermoiements ont poussé le Conseil de sécurité des Nations unies à exiger des acteurs politiques ivoiriens qu’ils s’entendent rapidement sur un nouveau calendrier électoral et fixent une date définitive pour la tenue du scrutin, plusieurs fois repoussée depuis 2005. S’il met les Ivoiriens au pied du mur, le retrait du dispositif d’interposition Licorne n’en inquiète pas moins les milieux d’affaires. Entre 8 000 et 10 000 Français vivent encore en Côte d’Ivoire et contribuent à hauteur de 30 % au PIB du pays.

Par ailleurs, les députés socialistes attendaient François Fillon sur la question des accords de défense qui lient la France à divers pays africains. Mais le Premier ministre n’a rien dit de ces textes controversés, qui restent manifestement du ressort exclusif de l’exécutif – le fameux « domaine réservé ». En l’absence de toute information, le groupe socialiste a refusé de se prononcer sur la prolongation des opérations extérieures (Opex) de l’armée française.

Les députés de la majorité ont néanmoins adopté le texte, tout en se félicitant de l’annonce d’une réduction des effectifs. Au moins 1 000 des 1 650 soldats français engagés sous la bannière de l’Union européenne au Tchad et en République centrafricaine (Eufor Tchad-RCA) quitteront l’Afrique avant juillet-août. Ils seront remplacés, à partir du 15 mars, par une force onusienne. 

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