Jean Jaurès, 
au secours !

Politologue, université de Lyon II, France

Publié le 27 janvier 2009 Lecture : 1 minute.

Concernant Gaza, le silence assourdissant du Parti socialiste français (PS) amène à s’interroger sur la réalité de son engagement pour l’humanité, pour le dialogue en humanité et pour les valeurs qui sont au fondement de la tradition de la gauche. Toutes les victimes civiles de Gaza (plus de 1 300 tués, plus de 5 000 blessés), dont des centaines d’enfants, ne font-ils pas partie de l’humanité ? Les discours humanistes ne sont-ils qu’un leurre, une profession de foi hypocrite pour se donner bonne conscience ? Cette partie de l’humanité qu’on tue à Gaza et ailleurs compte-t-elle vraiment aux yeux de ceux qui croient avoir le monopole de la civilisation et s’arrogent le droit de parler au nom de la « communauté internationale » ?

À continuer dans cette voie, nous risquons d’ouvrir un boulevard aux réflexes communau­taristes qui amènent chacun à s’identifier et se solidariser de manière mécanique avec les membres d’un camp « ami » contre ceux d’un camp « ennemi ». Cette logique n’est-elle pas déjà à l’œuvre avec les réactions d’indignation sélective des uns et des autres, chacun n’accordant d’importance qu’aux souffrances de ceux qui appartiennent à « son » camp ? Si nous-mêmes, à gauche, sommes incapables de rompre avec cette logique, quel crédit avoir face aux réactions xénophobes et communautaristes ? Il est urgent que la gauche retrouve ses références humanistes universelles, incarnées dans le passé par Jaurès, Blum ou Mendès France. À défaut, non seulement la récupération sarkozyste en sera favorisée, mais nous risquons de provoquer des crispations et des replis identitaires. Un danger que, justement, nous prétendons éviter.

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