Dernière séance camerounaise
Alors qu’on s’apprête à fêter le 40e anniversaire du Fespaco (du 28 février au 7 mars, à Ouagadougou), les salles de cinéma sont de plus en plus rares sur le continent. Dernières fermetures en date : l’Abbia, à Yaoundé, le 12 janvier, et Le Wouri, à Douala, le 19. Pour raisons financières, bien sûr…
Ciné News Distribution, la société qui gère l’Abbia, Le Wouri et L’Empire (à Bafoussam), ne parvient plus à payer les loyers. Contacté par nos soins, le bailleur, le groupe Fotso, n’a pas souhaité faire de commentaire. Selon un dirigeant de Ciné News Distribution, un accord avait été conclu, en septembre 2008, entre les deux parties, afin d’étaler le paiement des arriérés, qui s’élevaient à 34 millions de F CFA (51 832 euros) pour les trois salles.
« Depuis deux ans, explique Siméon Fotso, directeur de l’Abbia, la fréquentation a fortement baissé. La concurrence de la télévision et le piratage n’expliquent pas tout. Au Cameroun comme ailleurs sur le continent, les salles ferment faute d’investisseurs. Elles sont extrêmement vétustes et, dans ces conditions, les spectateurs ne sont pas prêts à payer entre 500 et 1 500 F CFA pour aller voir un film. »
Le Cameroun comptait plus de soixante-dix salles dans les années 1980, dont huit à Yaoundé. Seuls rescapés de cette période faste, l’Abbia, Le Wouri et L’Empire risquent, hélas, de disparaître définitivement si une solution n’est pas trouvée rapidement.
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