Du sang sur la neige
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« Le gouvernement russe est une monarchie absolue tempérée par l’assassinat », écrivait jadis le marquis de Custine (1790-1857). Les temps changent, les néotsars du Kremlin ont appris à se protéger des tueurs, mais la violence politique perdure. Rien ne paraît pouvoir la tempérer.
Après beaucoup d’autres, Me Stanislav Markelov (34 ans) a été froidement abattu, le 19 janvier, dans une rue enneigée de Moscou. Il était l’avocat de la famille d’une jeune Tchétchène, Elza Koungaïeva (18 ans), étranglée – et sans doute violée – au cours d’un interrogatoire, en 2000, par des soudards sous les ordres de l’ex-colonel Iouri Boudanov. Condamné à dix ans d’emprisonnement en 2003 et libéré il y a quelques jours pour… bonne conduite, ce dernier avait, pendant son procès, publiquement menacé le père de la victime. Il passe pour un héros aux yeux des ultranationalistes. Me Markelov avait annoncé son intention de porter plainte contre le rejet de son pourvoi en cassation concernant cette libération.
En même temps que l’avocat, la journaliste Anastassia Babourova (25 ans) a été grièvement blessée et n’a pas survécu à ses blessures. Elle travaillait comme stagiaire pour Novaïa Gazeta, un journal qui dénonce régulièrement les exactions russes en Tchétchénie. Sa consœur Anna Politkovskaïa, elle-même assassinée en 2006, y collaborait.
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