Quand Sarkozy menace les banquiers
Malgré la crise, ils n’ont accepté qu’en rechignant de renoncer à leurs vertigineux bonus.
Crise bancaire internationale, dites-vous ? C’est à se demander si les banques françaises ne font pas exception. Les trois plus importantes d’entre elles – BNP Paribas, Société générale et Crédit agricole – ne viennent-elles pas d’annoncer pour 2008 des gains avoisinant, au total, 6 milliards d’euros ?
Question : pourquoi diable 10,5 milliards d’euros de fonds publics leur ont-ils été octroyés à la fin de l’an dernier ? D’autant qu’en échange elles s’étaient engagées à ne pas restreindre le crédit. Et qu’elles n’ont pas tenu parole, s’abstenant même de répercuter les baisses des taux d’intérêt.
Pis encore, il a fallu que, le 20 janvier, Nicolas Sarkozy menace les dirigeants des grandes banques de les priver d’un nouveau plan de relance de 10,5 milliards d’euros pour les contraindre à renoncer à leurs vertigineux bonus pour 2008 : plusieurs centaines de milliers, voire de millions d’euros, au total.
Dans la foulée, le chef de l’État s’est intéressé au cas des constructeurs automobiles. En échange d’une enveloppe de 5 à 6 milliards d’euros pour couvrir leurs besoins de trésorerie à court terme, les dirigeants et actionnaires de Renault et de Peugeot ont dû s’engager à renoncer à leurs bonus et dividendes en 2009. L’année dernière, Carlos Ghosn avait touché 1,392 million d’euros. Et Christian Streiff, 995 000 euros.
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